Accompagné d'une forte délégation, le ministre des Affaires étrangères français est attendu aujourd'hui à Alger. En plus des relations économiques entre les deux pays, le volet sécuritaire sera au centre des discussions de Laurent Fabius avec son homologue Ramtane Lamamra, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que plusieurs hauts dirigeants algériens. A la veille de cette visite, le chef de la diplomatie française a indiqué à la presse française que la coopération franco-algérienne en matière sécuritaire et judiciaire «fonctionne bien». Laurent Fabius a ajouté que «d'une façon générale, les relations entre la France et l'Algérie sont à leur meilleur niveau et le potentiel devant nous est considérable, et je m'en réjouis», a-t-il déclaré. Le ministre français a également évoqué plusieurs dossiers dont celui du Sahel, indiquant que la coordination fonctionne bien alors que pour la Libye, il a ajouté que l'Algérie mène un travail de facilitation utile afin de compléter la médiation des Nations unies. En ce qui concerne la Libye, Laurent Fabius a estimé que la démarche des Algériens est précieuse. «Nous souhaitons que les choses progressent d'une façon décisive au mois de novembre», a déclaré Laurent Fabius». Interrogé sur l'enquête menée sur l'assassinat des moines français de Tibhirine en 1996, le ministre a rejeté les déclarations et affirmations de certains milieux, indiquant que le gouvernement algérien a bloqué la recherche de preuves par les juges français. «Ce qui m'est indiqué, c'est que les institutions judiciaires françaises sont satisfaites de la coopération (avec la justice algérienne). Le juge Marc Trévidic a pu se rendre à deux reprises en Algérie et nous comptons sur les autorités pour que la coopération se poursuive de façon satisfaisante», a ajouté Laurent Fabius à ce sujet. «La procédure doit respecter le droit algérien comme le droit français», a-t-il indiqué, ajoutant que «la façon dont les choses se sont déroulées sur place a été jugée satisfaisante par nos autorités judiciaires. Ce qui compte c'est qu'on puisse établir la vérité». Dans le domaine économique, le chef de la diplomatie française a indiqué que le développement des relations commerciales bilatérales ne faisait pas d'ombre à la coopération franco-marocaine. «Nous sommes partenaires et amis des Algériens, de même nous travaillons avec les Marocains, il n'y a pas de contradiction. En matière économique, nous souhaitons que notre partenariat se développe dans de nombreux secteurs. Nous savons que des concurrents existent bien sûr, notamment les Chinois», a-t-il précisé. «En plus de l'usine qui sera inaugurée à Oran, il existe d'autres projets importants que nous examinons», a indiqué M. Laurent Fabius. A ce même sujet, le ministre français a ajouté qu'il sera accompagné notamment du PDG d'Airbus Hélicoptères «pour tenter de trouver un consensus de coopération et je le souhaite». Au cours de sa visite, le ministre français des Affaires étrangères rencontrera bien sur son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et le Premier Ministre Abdelmalek Sellal. Il se rendra à l'ouest du pays où il devait inaugurer avec les autorités algériennes et son collègue de l'Economie, Emmanuel Macron, une usine Renault près d'Oran. Enfin, l'hôte de l'Algérie sera reçu en audience par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.