La revue «Massarat», l'unique périodique littéraire existant en Algérie et éditée par la direction de la Culture de la wilaya de Djelfa, reparaît après plusieurs années d'absence avec un numéro riche en collaborations d'écrivains, de critiques et de traducteurs algériens. Dans la dernière livraison de cette revue arabophone- qui paraissait au milieu des années 2000 de façon irrégulière, son directeur, Abdelkader Djaâlab, également directeur de la Culture à Djelfa, s'engage à poursuivre le «soutien» apporté à cette publication après que celle-ci eut été contrainte à une interruption «remarquée», ainsi qu'il l'écrit en préambule. Pour son retour sur la scène éditoriale, «Massarat» consacre ainsi une grande partie aux études et aux articles critiques avec pas moins de neuf textes sur l'actualité littéraire en Algérie, les orientations de la scène littéraire ou encore sur les différents débats qui l'animent. La revue propose également la traduction, en arabe, d'un article en espagnol sur la «mémoire» algérienne dans les écrits de Max Aub, poète et écrivain interné dans un camp à Djelfa dans les années 1940 par le régime de Vichy pour son engagement antifasciste en Espagne. Cette partie réservée aux articles critiques aborde, par ailleurs, des lectures de romans et de travaux de poètes algériens, en plus d'une contribution consacrée au «dilemme littéraire et linguistique de Malek Haddad», signée du chercheur Lounis Benali. D'autres pages de la revue sont réservées aux créations littéraires, avec une douzaine d'extraits de romans et des nouvelles d'auteurs de différentes régions d'Algérie comme Khalil Hachlaf, Atallah Djoual, Ali Kouadri ou encore Amina Chikh et Yasmina Brihoum. En plus d'une traduction de «Mohamed et le Général», un texte écrit en français par le regretté romancier algérien Hamid Skif, la revue laisse une petite place à la poésie avec des textes de sept auteurs. Les deux dernières contributions abordent «Le dépassement de l'hibernation idéologique dans le monde arabe» avec un article de l'universitaire Ahmed Dalbani ou l'univers de son confrère et spécialiste du poète algérien Jean Sénac, Hamid Nacer Khodja, rencontré pour ce numéro par Hamid Abdelkader. Dirigée par le critique algérien Guellouli Ben Saâd, la rédaction de «Massarat» est composée de jeunes poètes et écrivains algériens.