L'écrivain et poète algérien, Hamid Skif, recevra son prix littéraire dédié par la ville de Heidelberg (Allemagne) le 23 septembre. La récompense s'élève à 15 000 euros. L'auteur de Monsieur le président vit en famille à Hambourg depuis 1997. Il est boursier du Pen-Club dans le cadre du programme « Ecrivains en exil » créé en 1999 et bénéficie ainsi de tous les avantages que prodigue cette institution versée dans la protection et l'amélioration du cadre de vie et de création des écrivains. Hamid Skif a publié ses premiers poèmes au tout début des années 1970, sous la houlette de Jean Senac qui dirigeait alors une revue poétique ouverte aux jeunes talents prometteurs de l'après-indépendance. L'écrivain, aujourd'hui consacré par la critique littéraire mondiale, a fait l'essentiel de sa carrière professionnelle en tant que journaliste dans les organes nationaux. Parallèlement à son métier de reporter, l'ami des lettres françaises, qui a également été membre fondateur de la troupe Le théâtre de la mer fondée à Oran, en compagnie de Naimi Kaddour, n'a dédaigné aucun genre littéraire, il est passé sans grandes contraintes et surtout avec de sûres passerelles, du poème à la nouvelle et de la nouvelle au roman. Natif d'Oran, Skif s'est fait connaître en tant que journaliste au quotidien La République, le journal phare des années 1970 (son tirage atteignait allégrement les 70 000 exemplaires/jour sous la férule de Rezzoug Bachir). Viré comme un malpropre par Ahmed Taleb El Ibrahimi, puissant ministre de l'Information et de la censure de l'époque avec une cuvée de brillantes plumes à l'image, entre autres, de Ouasti Malek, Djemaï Abdelkader, Bessol Ahmed, il atterrit à Alger où il avait déjà fait un crochet par l'hebdomadaire Révolution africaine (un autre symbole de l'intelligentsia critique de l'Algérie des belles promesses), à l'Oncic, l'Office du cinéma où il est désigné comme chef de département. L'expérience est courte, et voilà Hamid aux bras de ses premières amours, c'est-à-dire la presse écrite. Il est tour à tour, chef de bureau de l'APS à Oran, à Ouargla et enfin à Tipaza. Séduit par l'aventure intellectuelle promise par Mouloud Hamrouche au tout début des années 1990, avec l'ouverture du champ médiatique dans sa version presse écrite, Skif fonde un journal économique Perspectives, mais l'expérience foire relativement vite, parce que le poète qu'il est ne maîtrise pas les rouages du monde des affaires et de ses prolongements : les combines. L'ancien complice et ami de Nourredine Khib, de Mustapha Mohamedi et de Nacer Mehal se consacrera à l'écriture dans la langue de Molière, via Hambourg. Quelque temps après, il est nommé chevalier des palmes académiques françaises. Ses œuvres Monsieur le président, Lettres d'absence, Les exilés du matin, Les escaliers du ciel, La princesse et le clown, Citrouille fêlée, Le serment du scorpion et La rouille sur les paupières sont aujourd'hui traduites dans plusieurs langues (italien, espagnol, français, arabe, etc.). Monsieur le président est réédité en Algérie chez Dar El Hikma.