Le groupe Etat islamique (EI) a lancé vendredi une offensive majeure pour s'emparer de la totalité de la ville irakienne de Ramadi dont la prise lui permettrait d'asseoir son autorité sur la province occidentale stratégique d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie. A l'étranger, les Occidentaux, particulièrement la France, s'inquiètent de plus en plus de l'embrigadement de plusieurs de leurs ressortissants dans cette organisation djihadiste qui sévit dans les vastes régions qu'elle contrôle en Irak comme en Syrie. Responsable de terribles atrocités et accusé par l'ONU de crimes contre l'Humanité, l'EI cherche à prendre la totalité de Ramadi (100 km à l'ouest de Baghdad), l'une des dernières zones urbaines encore partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales dans la province d'Al-Anbar. Selon un responsable, l'EI a lancé «une attaque surprise depuis le Nord, l'Ouest, l'Est et le Sud», faisant notamment exploser des voitures piégées. Les djihadistes, qui visaient le centre-ville au mortier depuis la nuit, ont réussi à prendre le quartier de Madiq, mais «la police, l'armée et les forces tribales (alliées) sont parvenues à stopper l'attaque», a indiqué un autre responsable. Un membre du conseil provincial, Azzal al-Fahdawi, a appelé à un «soutien de l'armée de l'air» irakienne ou des avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. La coalition a mené deux raids près de Ramadi au cours des dernières 72 heures, a annoncé vendredi le commandement américain chargé de la région (Centcom). La quasi-totalité de la province d'Al-Anbar, qui jouxte aussi l'Arabie Saoudite et la Jordanie, est contrôlée par les djihadistes et la prise de Ramadi, son chef-lieu, constituerait une importante victoire. Une partie d'Al-Anbar était tombée aux mains de l'EI dès janvier et ses combattants ont étendu leur influence dans le nord de l'Irak à la faveur de leur offensive fulgurante lancée en juin, face à une armée en déroute.