Selon un haut responsable de la province, les jihadistes se seraient emparés en quelques mois de 85% d'Al-Anbar, mais son chef-lieu Ramadi reste pour une part encore sous contrôle gouvernemental. Les forces de sécurité irakiennes ont lancé hier une offensive contre le groupe Etat islamique (EI) à Ramadi, à l'ouest de Baghdad, et au nord de Tikrit, tenue par les jihadistes depuis plus de quatre mois, selon des responsables. Appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale, les forces irakiennes ont lancé une opération pour «libérer des zones au nord de la ville de Tikrit», à 160 km au nord de Baghad, a indiqué Ali Moussa, conseiller du gouverneur de la province de Salaheddine. Un lieutenant-colonel a confirmé l'information, précisant que les forces avançaient vers l'ouest de Tikrit et vers le district de Baïji, également aux mains de l'EI, mais que leur progression était freinée par des bombes déposées sur la route. Si ces deux sources paraissaient optimistes sur l'opération, les précédents efforts de l'armée pour reprendre du terrain dans cette province de Salaheddine ont régulièrement échoué. Par ailleurs, les forces de sécurité ont attaqué les jihadistes dans trois secteurs de Ramadi et repoussé un assaut dans le nord de la ville, a indiqué le chef adjoint du conseil de la province d'Al-Anbar, Faleh al-Essaoui. Un officier de police a en outre indiqué qu'une attaque de l'EI avait été repoussée dans l'ouest de Ramadi. Selon un haut responsable de la province, les jihadistes se seraient emparés en quelques mois de 85% d'Al-Anbar mais son chef-lieu Ramadi reste pour une part encore sous contrôle gouvernemental. M.Essaoui a réaffirmé qu'un soutien étranger serait nécessaire pour reprendre la totalité de la ville, les forces irakiennes ne pouvant le faire seules, selon lui. Mais le grand ayatollah Ali al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a estimé que les Irakiens eux-mêmes devaient assumer la responsabilité première de défaire l'EI. «Certains imaginent à tort que défendre notre pays dépend principalement des autres» a-t-il affirmé selon des propos lus par son porte-parole lors des prières du vendredi. Le leader religieux a appelé les tribus, notamment dans l'ouest de l'Irak, «à faire confiance à leurs capacités et à celles de l'armée irakienne pour battre» les groupes armés. Malgré les raids aériens de la coalition menée par les Etats-Unis, les troupes irakiennes ont jusqu'à présent eu beaucoup de mal à regagner du terrain.