Trois cents millions de dollars (254 millions d'euros), c'est le coût de cette structure ultra moderne (Lusail Multipurpose Hall (LMH), qui a abrité ce jeudi le show inaugural de la Coupe du monde de handball masculin. Une structure qui surgit du désert en quelques mois avec ses 15 300 places. Et pourtant, les observateurs ne manqueront pas de faire remarquer que ce petit émirat du Golfe est le quatrième pays non-européen à organiser le Mondial masculin en 23 éditions, après le Japon (1997), l'Egypte (1999) et la Tunisie (2005). Aujourd'hui, ils s'alignent en s'offrant un tel luxe pour un sport, qui ne résonne pas chez eux. Peut-être travaillent-ils la concrétisation d'un objectif, en l'occurrence celui de la Coupe du monde de football 2022 ? «Nous savons que leur plus grand défi sportif fait d'eux, l'un des axes majeurs de leur diplomatie, avec comme perspective plus lointaine l'organisation de la Coupe du monde 2022 de football», a souligné un expert sportif. La cible est de la rendre plus visible à l'échelle internationale, celle d'orienter ses projecteurs sur ses capacités à réaliser l'irréalisable. Pour les uns, c'est une réalisation indiscutable, une publicité qui annonce la force de ce pays à accentuer la couleur de la prochaine Coupe du monde de football 2022 et pour les autres, c'est un show qui résonne mal dans un pays où le sport tente de faire son entrée par la grande porte. «Mais, ce n'est pas ce show qui fera chuter la température extérieure, nous restons sur nos positions. La Coupe du monde sera la pire des épreuves aux footballeurs», a martelé un membre de l'UEFA. En dehors de cet aspect, il a eu ce jeudi, sa première victoire et ce grâce à sa brochette de joueurs professionnels évoluant en Europe. Ils ont fait moudre du café aux Brésiliens par un score de (28-23). L'autre rendez-vous, dans lequel, ils se verraient bien rivaliser avec les grands que sont la France, l'Espagne, le Danemark ou encore la Croatie. Le feront-ils devant des gradins vides ? Ce qui confirmerait que le handball n'est pas le sport des Qataris malgré cette équipe composée de joueurs professionnels d'origine étrangère et entraînée par l'Espagnol Valero Rivera, sacré champion du monde en 2013, avec son pays les choses bougeront. C'est une équipe qui jouera un rôle et pas uniquement un rôle de trublion», prédit le sélectionneur français Claude Onesta, qui la voit atteindre au moins les quarts de finale. Lors de cette première sortie devant des gradins presque vides, les Qataris ont très vite dérouté les Brésiliens par un (7-3), grâce au talentueux ailier gauche Mahmoud Hassab Alla. L'écart s'agrandit au fil des minutes qui s'évanouissaient jusqu'à compter 7 buts d'avance (13-6, 21e). Le Brésil, le vice-champion d'Amérique, ne s'est pas laissé impressionner par ces joueurs, qui traînent plusieurs sections. Après avoir fait preuve de patience, il a profité pour recoller à la pause (15-12). Pendant une dizaine de minutes, le score ne bougeait pas (18-15, 38e). Puis par un jeu rapide et une stratégie de haut niveau, les Qatariens foncent vers les buts pour réussir à créer un nouvel écart (21-16, 47e), mais un (4-0) en cinq minutes a remis, le Brésil dans le match (21-20, 52e). Sentant le danger, le Qatar a alors resserré les rangs en défense pour terminer par un (28-23). Un score qui s'est terminé avec une poignée de supporters. Une question est restée au centre du terrain : pourquoi abriter une Coupe du monde dès lors où le sport n'est pas encore à la page des Qatariens ?