Le Qatar est certainement un des pays au monde qui investissent le plus dans le sport par habitant. Il n'y a qu'à voir le nombre d'infrastructures liées à ce secteur qui ont été bâties et celles qui sont en voie de l'être pour se faire une idée sur l'intérêt porté au sport dans ce pays. Des infrastructures ultramodernes et d'une architecture futuriste quand on pense que dans la seule ville de Doha qui est loin d'être grande, il y a dix stades de football de grande capacité d'accueil. Le Qatar investit, également, dans l'organisation de grands évènements sportifs internationaux dont ces Jeux sportifs arabes en attendant d'abriter du 13 au 19 février 2012 l'Open de tennis annuel de Doha qui entre dans le circuit WTA. D'ailleurs les rues et les murs de la capitale qatarienne sont tapissés des photos des plus grandes stars de ce sport comme Roger Federer ou Raphael Nadal deux des vedettes qui seront là en février. Un autre évènement est lui aussi mis en avant dans les stades et salles qui servent aux compétitions des Jeux sportifs arabes. Il s'agit du championnat du monde de handball que ce pays va organiser en 2015, un évènement pour lequel le Qatar va encore construire d'autres salles, cinq en tout dont une d'une capacité de 20 000 places. Et puis comment oublier L'évènement sportif number one, celui dont la planète entière ne cessera d'en parler quand le moment approchera à savoir la Coupe du monde de football programmée en 2022 dans ce pays et pour laquelle les Qatariens promettent des infrastructures à vous couper le souffle. Quand vous arrivez dans Doha, vous ne pouvez ne pas voir la nouvelle ville, un immense ensemble de gratte-ciels aux allures d'un petit Manhattan. Plus au nord, l'Etat qatarien est en train d'édifier sur un promontoire dans la mer, «La perle du Qatar», un site où on vous dit qu'il sera climatisé toute l'année et où vous aurez en plein mois de juillet la température du mois de janvier. Il y aura là tout ce que vous désirerez en matière de détente et de distractions. C'est une sorte d'immense marina où vont accoster des yachts tous aussi luxueux les uns que les autres (il y en a déjà quelques uns à quai), une copie de Monaco transplanté au bout de la péninsule arabique. «Nous avons donné un aperçu de nos capacités pour accueillir la Coupe du monde de football chez nous en plein été aux gens de la Fifa quand ils étaient venus superviser nos sites», nous a dit un journaliste qatari. Ils étaient venus chez nous en juin quand le thermomètre oscillait aux alentours de 45 degrés Celcius. Nous les avions emmenés assister à un match de notre championnat entre Essad etr Errayan. Si à l'extérieur du stade il faisait très chaud, à l'intérieur il faisait 17 degrés grâce à un système de réfrigération. Joueurs et spectateurs étaient à l'aise et croyez moi le stade est découvert.» Il y a toutefois un gros problème qui se pose aux Qataris, c'est la défection du public. Selon le même journaliste, l'entrée aux matches de championnat est gratuite. Chaque spectateur reçoit en plus un sandwich et un billet de tombola où il peut gagner une voiture. Malgré cela, il y a très peu de monde aux stades. On en a un aperçu dans les Jeux sportifs arabes où salles et stades étaient vides ou presque puisque le gros du public présent était composé d'athlètes engagés qui venaient encourager leurs compatriotes. Un des responsables de la Fédération internationale d'athlétisme nous a fait part de son désespoir de voir «ces gradins affreusement vides dans ce si beau stade. Les athlètes se sentent, forcément, frustrés. «L'entrée dans tous les sites était pourtant gratuite et on a appris qu'on a même mis des navettes gratuites à la disposition des gens. Cette frustration a du toucher essentiellement les organisateurs dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont mis de gros moyens en jeu. Ils ont été, de loin, les Jeux arabes les mieux organisés depuis la création de cet évènement. Mais sans public cela a sonné un peu faux et c'est dommage. Les Qatariens méritaient nettement plus que cela. Il faut, cependant, relativiser : les Jeux arabes n'ont pas toujours été un évènement qui intéresse les masses populaires arabes ne serait-ce que par le fait qu'ils n'attirent pas les grandes vedettes arabes du sport international notamment en athlétisme. C'est une explication qui tient la route et apporte au Qatar le sentiment que ces joutes ont finalement été réussies.