La problématique des structures de la santé publique vient surtout des mauvaises conditions d'accueil et de prise en charge des malades ; souvent débordées, mal équipées, ou pas du tout, pour certaines régions enclavées, notre système de santé publique a grandement besoin d'être réhabilité afin de rentabiliser les sommes colossales qu'il engloutie chaque année, se matérialisant en millier de milliards de dinars. Quoique souffrant d'insuffisances liées surtout à une mauvaise gestion des ressources humaines et matérielles, ainsi qu'à un manque réel d'implantation de centres de traitement spécialisés de proximité, notre médecine publique reste tout de même extrêmement sollicitée par la population algérienne, qui, elle, ne refuse à personne le droit aux soins, y compris à ceux qui n'ont pas de couverture sociale. Les médicaments sont donnés gratuitement pour les malades souffrant de pathologies chroniques, comme pour les patients occasionnels. Si des réformes s'imposent, l'Algérie comparativement à d'autres pays plus nantis, n'a absolument pas à rougir de sa politique de santé publique. Des améliorations significatives sont programmées Ainsi 2015, sera l'année de la qualité des soins et aussi celle du lancement de l'opération de greffes d'organes récupérés sur des cadavres, comme l'affirme le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. «Il faut un éveil de la profession dans toute sa composante ; celle-ci doit accomplir ses missions portant notamment sur la prise en charge de la santé des citoyens. «Le programme de l'année 2015 est très ambitieux et je vous demande de l'adopter pour réaliser un sursaut de qualité. Tous les moyens sont accordés aux praticiens dans ce sens, selon le ministre, qui rappelle que, «tous les problèmes des travailleurs de la santé ont été pris en charge». Tout en assurant à l'assistance être «le premier avocat des blouses blanches», le ministre a demandé, à tout un chacun, d'accomplir son devoir humanitaire, afin de réhabiliter le secteur de la santé qui a fait l'objet, depuis sa prise de fonction, d'un audit mettant en relief «deux problèmes principaux, ceux de l'organisation et de la gestion». «Un plan de travail contenant 24 points a été élaboré par le département ministériel et transmis pour exécution à tous les établissements de santé du pays, pour régler ces difficultés», a-t-il indiqué. M. Boudiaf a précisé que «tous les indicateurs de la santé sont au vert, et il faut poursuivre ces efforts, tout en encourageant les jeunes médecins qui sont en train de faire des merveilles, notamment à l'EH Dr Benzerdjab». Prenant pour exemple, Aïn Témouchet, M. Boudiaf dira que le nombre de spécialistes exerçant dans cette wilaya, la couverture sanitaire et le nombre de lits, entre autres, dépassent de loin la moyenne nationale. Par ailleurs, les données concernant les évacuations sanitaires ont changé à Aïn Témouchent qui reçoit les malades issus d'autres wilayas disposant de centres hospitalo-universitaires. Selon le directeur de la santé de la wilaya, l'EH Dr Benzerdjeb a reçu en 2014 pas moins de 3 442 malades des autres wilayas du pays. A ce propos, le ministre a déclaré qu'«il faut généraliser cette action (plan de travail) pour améliorer la prise en charge des malades et aider les wilayas démunies». Abordant la récente rencontre d'évaluation tenue au ministère, M. Boudiaf a indiqué que son département œuvre pour le renforcement des services des urgences et ceux de réanimation, soulignant que «ces derniers ne comptent que 200 lits au niveau national, et cela reste insuffisant». Par ailleurs, le ministre a indiqué que le budget 2015 «est déjà disponible» au niveau des wilayas. «Les directeurs de la santé ont la possibilité d'effectuer des mouvements entre les chapitres». S'agissant du Sud, il a mis en relief, les décisions prises par les pouvoirs publics au profit des populations, notamment des milliers d'interventions chirurgicales effectuées dans le cadre des opérations de jumelage. Cette action sera réglementée pour renforcer de 30%, le nombre de spécialistes concernés qui bénéficieront d'un budget de 500 millions DA pour l'accompagnement, a-t-il annoncé. En outre, le ministre a annoncé que l'année 2015 sera celle du lancement de l'opération de greffes d'organes récupérés sur des cadavres. Un registre national de receveurs d'organes sera établi prochainement, a-t-il souligné, rappelant que 156 opérations ont été effectués en 2014 et que 26 000 malades attendent une greffe. Enfin, M. Boudiaf a invité les responsables du secteur à accorder la priorité aux problèmes de cardiologie et des urgences qui constituent 60% des causes de décès. Le ministre a inauguré une polyclinique à Châabet El L'ham, réalisée en 14 mois pour une autorisation programme de 110 millions DA, avant de poser la première pierre d'un projet de maternité à Aïn Témouchent. Au centre intermédiaire de soins et d'addictologie, M. Boudiaf a pris en charge des équipements sportifs qui bénéficieront aux personnes toxicomanes suivies par ce centre qui a reçu 209 personnes en 2014. Après avoir inspecté la polyclinique Al Sebbah, au chef-lieu de wilaya, il a assisté, à l'hôpital de Beni Saf, par visiophone à une intervention par coelioscopie sur une vésicule chez une patiente de 50 ans. Cet établissement a effectué 600 opérations chirurgicales en 2014, a-t-on indiqué. Enfin, à l'EH Dr Benzerdjeb, le ministre a inauguré le nouveau scanner de type IRM (Imagerie à résonance magnétique), avant de visiter les services de chirurgie infantile où 70 interventions sur scolioses ont été effectuées depuis 2012, ainsi que ceux de réanimation, d'oncologie et de cardiologie.