Lors d'une rencontre à Paris, à l'occasion du forum France-Afrique sur «la croissance partagée», le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a indiqué qu'«il est essentiel de poser des fondations nouvelles à la coopération franco-africaine qui se doit d'être ambitieuse pour déboucher sur une prospérité partagée». Il a estimé que ce partenariat conçu sur ces bases, en tirant parti des atouts et du potentiel respectifs, s'avère essentiel pour une communauté d'intérêts à long terme, ainsi qu'il a souligné que «les relations économiques internationales gagnant constitueront la meilleure garantie pour une ère durable de sécurité et de bien-être pour tous les peuples». Le ministre délégué a fait part de la détermination réciproque (de la France et de l'Afrique) d'aller de l'avant et de définir ensemble de nouvelles politiques de coopération permettant de donner corps et consistance à ce grand dessein, ajoutant que l'enjeu fondamental est de s'épauler mutuellement pour relever les défis résultant d'une mondialisation non maîtrisée, relevant que la complémentarité entre les économies française et africaine offre des opportunités de solution. Selon le ministre, l'Afrique qui connaît depuis plus d'une décennie une reprise économique, est appelée à relever les défis d'une transformation structurelle de ses économies pour réduire la vulnérabilité à la volatilité des cours des matières premières d'exportation et d'un accroissement de l'offre d'emplois pour répondre à une demande estimée à près de 10 millions par an. De son côté, la France et l'Afrique ont, dès lors, tout à gagner d'initiatives audacieuses pour mettre la valorisation de leur potentiel économique au service d'une croissance partagée. En contribuant à l'accélération de la croissance de l'Afrique, la France y trouvera des sources additionnelles pour sa propre croissance. En effet, plusieurs domaines tels que les infrastructures, l'agriculture, l'industrie, le développement humain et les services comme des domaines prometteurs pour un partenariat dynamique assurant une densification des relations économiques franco-africaines, le ministre délégué a considéré que «l'investissement devra être naturellement l'axe directeur d'un tel partenariat, dans une économie mondiale dominée par un redéploiement international des activités». Dans le même sujet, M. Messahel a précisé que «des améliorations ont été apportées ces dernières années au régime français des investissements à l'extérieur et aux régimes africains des investissements internationaux», ajoutant que des efforts sont, cependant, à intensifier, de part et d'autre, pour favoriser une dynamique volontariste et durable des investissements, cela nécessite aussi de faire davantage de l'aide publique française un des leviers de promotion des investissements privés, d'accroître les facilités d'accès au crédit aux entreprises pour leur assurer des assises financières suffisantes à l'investissement, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises et, enfin, de faciliter des prises de participation d'institutions financières publiques et privées dans des entreprises à l'extérieur, a-t-il poursuivi. En outre, il a appelé « à renforcer les instruments existants de financement ou d'en créer d'autres tant en France qu'en Afrique», estimant que l'expérience avérée de la France dans ces domaines, pourrait contribuer à une plus grande mobilisation des ressources africaines à travers notamment des mécanismes de capital investissement, de promotion des valeurs mobilières et de garantie des crédits.