Douze personnes ont été tuées et 30 blessées hier, samedi, dans une attaque suicide menée dans un restaurant de l'est de Baghdad, ont indiqué des sources de sécurité et médicales. Cette explosion s'est produite dans la matinée alors que le couvre-feu nocturne en vigueur depuis des années à Baghdad ne doit plus être appliqué à partir de samedi minuit (21h00 GMT). Cette mesure est destinée à rétablir un semblant de normalité dans la capitale irakienne, malgré les attentats meurtriers qui continuent à la frapper régulièrement. L'attaque menée dans le quartier Baghdad al-Jadida n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais ce type d'attentat suicide est généralement le fait d'extrémistes sunnites, dont ceux du groupe djihadiste Etat islamique (EI). Cette organisation ultra-radicale, présente en Syrie depuis 2013, s'est emparée de larges pans de territoire irakien à la faveur d'une vaste offensive lancée en juin 2014. Si la capitale irakienne est désormais considérée comme à l'abri d'une attaque majeure des jihadistes, elle reste cependant le théâtre d'attentats visant principalement la communauté chiite ou les forces de sécurité. Pour autant, le Premier ministre Haider al-Abadi a ordonné la levée du couvre-feu nocturne à partir de samedi minuit, afin que «la vie soit aussi normale que possible bien que (le gouvernement) soit engagé dans une guerre». Selon un communiqué de son bureau, M. Abadi a en outre ordonné que les rues importantes de la capitale soient rouvertes «afin de faciliter le mouvement des citoyens» et que les quartiers d'Azamiyah et Kazimiyah, dans le nord de Baghdad, soient des «zones démilitarisées». Les barrages de l'armée et de la police à travers Baghdad causent d'énormes embouteillages, ce qui exaspère nombre d'Irakiens. L'instauration du couvre-feu visait à mettre un frein aux violences qui ont été particulièrement meurtrières au milieu des années 2000. Les heures du couvre-feu ont varié au fil des années, mais il était récemment en vigueur de minuit à 05h00 locales (21h00 à 02h00 Gmt).