L'Afrique a rendez-vous ce soir, à partir de 20h, au stade de Bata en Guinée équatoriale avec la finale de la 30e édition de la CAN de football entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. C'est un remake de la finale de 1992 entre ces deux pays, qui n'ont plus gagné ce trophée depuis longtemps même s'ils restent les meilleures sélections du continent. La Côte d'Ivoire qui joue la malchance depuis de longues années avec deux défaites en finale en 2006 et 2012, semble avoir retrouvé des vertus et un capitale confiance à toute épreuve dans cette compétition après un premier tour difficile dans le groupe D. Les poulains du coach français Hervé Renard ont su monter en puissance au fil des matchs. Les coéquipiers de Yaya Touré ont montré une solidité à toute épreuve, en disposant du Cameroun lors du dernier match au premier tour avant de prendre le meilleur sur l'Algérie et le RD Congo sur le même score de 3 buts à 1 en quarts de finale et demi-finale. Les Eléphants se présentent aujourd'hui avec des atouts. Une groupe en plein confiance et déterminé à soulever le trophée continentale, en dépit de la retraite anticipée de son emblématique Didier Drogba. Le coach Hervé Renard, qui a déjà remporté le trophée à la tête de la Zambie en 2012, va certainement puiser dans son expérience pour permettre à ses joueurs d'atteindre leur but. Le très en vue défenseur du Paris Saint-Germain, Serge Aurier, dira à propos de cette finale : «Il faut arriver à faire la différence entre les temps forts et les temps faibles. On est proche du but, on ne va pas trop calculer nos efforts. Il faut tout donner.» En tout cas, les Ivoiriens croient plus que jamais avec une défense difficile à bouger et une attaque prête à faire mouche à tout moment avec l'intenable Gervinho, la Côte d'Ivoire sera un sérieux client pour les Ghanéens, d'autant qu'ils ont un ascendant psychologique sur eux pour les avoir battus en 1992 en finale au Sénégal. L'heure de revanche Comptant parmi les meilleures nations du football en Afrique, le Ghana court toujours derrière une consécration africaine depuis... 1982. Ce sera peut-être l'occasion de prendre la revanche sur le sort et la Côte Ivoire, qui l'avait battu en 1992. Arrivé en Guinée équatoriale dans la peau d'éternels favoris, les Black Stars ont fortement déçu lors de leur première sortie, en s'inclinant à la loyale face au Sénégal dans les derniers instants du match (1-2). Devant l'Algérie, il lui a fallu un éclair du génie d'Asamoah pour s'imposer devant l'Algérie (1-0). Lors du dernier match du groupe C, l'équipe a gagné devant l'Afrique du Sud dans les derniers instants du match sans briller (2-1). Mais les coéquipiers, les frères Ayew, passés par toutes les émotions lors du premier tour, ont fait preuve d'une force mentale incomparable. Et cela, ils l'ont prouvé dès les deux tours suivants. Ils se sont imposés aisément devant la Guinée et la Guinée équatoriale sur le même score de 3 buts à 0. Désormais, ils ont les yeux braqués sur la Côte d'Ivoire. Ils veulent leur revanche. André Ayew a déclaré que son père, Abedi Pelé lui avait longuement parlé de la finale de 1992, en affirmant que le chef d'Etat sénégalais de l'époque, Abdou Diouf, aurait demandé à la Confédération africaine de football (CAF) de lui permettre de jouer la finale contre les Eléphants de la Côte d'Ivoire malgré sa suspension pour cumul de cartons. «Mais le règlement devait être appliqué quand même», a jugé l'attaquant de l'Olympique de Marseille. Les frères Ayew vont jouer cette finale aussi pour leur père et ils espèrent pouvoir prendre leur revanche sur la Côte d'Ivoire. Ils vont s'appuyer sur le talent de leurs individualités. En cas de succès, le Ghana décrocherait son cinquième trophée. Le challenge vaut vraiment la chandelle.