Dans un long entretien accordé à L'Equipe 21, le milieu de Manchester City Samir Nasri n'a pas fait dans la demi-mesure. Il a notamment livré son sentiment sur le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, ou encore leur capitaine, Hugo Lloris. «Je lui dirais que c'est un hypocrite et qu'il aurait dû se comporter en tant qu'homme, et assumer ses choix...» A l'évocation du sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, Samir Nasri est toujours aussi amer. Et sa blessure, huit mois après l'épilogue d'une Coupe du monde au Brésil à laquelle à laquelle il n'a pas été convié, semble toujours ouverte. En entretien sur L'Equipe 21, jeudi 12 février, le milieu de terrain de Manchester City est revenu sur ses succès en club, ses relations tumultueuses avec l'équipe de France et sa retraite internationale précoce.Face caméra, Nasri semble avoir pris un peu de recul. «Je peux dire que je suis un petit con de temps en temps», reconnaît-il après un temps de réflexion. «Je tire la gueule, oui, tu peux voir sur mon visage que je ne suis pas content, mais c'est tout.» Mais, selon lui, pas de quoi justifier certains choix, ni certaines attitudes à son égard. «Je lui en veux pour ce qu'il m'a fait» «J'ai été fautif, aussi, mais je ne pense pas que je méritais un tel procès. Des joueurs ont fait la grève (en 2010, ndlr), on leur a pardonné et moi, trois ans plus tard, on continue de parler de mon comportement. Etre parmi les sportifs les plus mal-aimés, même si je vis en Angleterre, ce n'est pas évident... On a envie de plaire à tout le monde, même si c'est impossible», reconnaît-il. Pourtant, même dans les vestiaires, Nasri n'est pas un grand communicant. Son attitude renfermée sur lui-même et ses proches est l'une des raisons qui a conduit le staff des Bleus à l'écarter du groupe des 23 pour le Brésil. Des critiques que le Citizen ne comprend pas : «On avait un groupe qui se connaissait depuis 2009, il y avait Karim (Benzema), Eric (Abidal), Franck (Ribéry), Patrice (Evra), moi, voilà, on rigole, on est entre nous. (...) Mais on dit bonjour à tout le monde, on respecte tout le monde. Après, j'ai plus d'affinités avec eux, alors je me confie à eux plutôt qu'à d'autres.» «Rater deux Coupes du monde, c'est la plus grande déception de ma carrière», regrette-t-il aujourd'hui. «Je n'ai pas d'affinités avec (Didier Deschamps). Je lui en veux pour ce qu'il m'a fait. Me priver d'une Coupe du monde alors que, sur le terrain, j'ai tout fait pour y être...» Affaire Lloris-Nasri, «pas de fumée sans feu» Samir Nasri n'était pas non plus en odeur de sainteté au sein du groupe France. Ses relations conflictuelles avec certains cadres, notamment le capitaine Hugo Lloris, sont désormais connues de tous. A la question de savoir s'il lui serrera la main en le croisant sur une pelouse – Lloris et Nasri jouent tous les deux en Premier League – le milieu de terrain hésite... puis acquiesce finalement. L'an passé, Lloris, envoyé par trois joueurs, aurait demandé au staff de l'équipe de France d'exclure Nasri à la suite du barrage aller contre l'Ukraine (en novembre 2013, une défaite des Bleus 0-2). Un scénario qui a depuis été rapporté par un journaliste à l'ancien «Marseillais». «Je lui ai déjà demandé des explications. Il m'a dit que rien ne s'était passé alors que j'avais eu confirmation par un journaliste qu'il avait été voir Didier Deschamps, envoyé par trois joueurs (...) Je l'ai appelé et il m'a dit que ce n'était pas vrai», explique-t-il. Mais, s'il ne dispose d'aucune preuve, Nasri estime toutefois qu'«il n'y a pas de fumée sans feu». Et de conclure : «Si j'en ai la confirmation, peut-être que je ne lui serrerai pas la main, je ne sais pas...» Les Bleus, c'est fini pour lui Si le torchon brûle toujours entre Nasri et certains de ses anciens coéquipiers du groupe France, la flamme d'un hypothétique retour du Citizen en bleu, elle, ne semble pas prête de se raviver. «Manuel Pellegrini (son manager à Manchester City) m'en a parlé un petit peu en me disant : «Tu dois retourner en sélection, c'est ton pays», confie Nasri. Un scénario improbable pour le milieu de terrain : «Non, je ne me vois vraiment pas retourner en sélection, c'est tout, et là je suis vraiment sincère, quel que soit l'entraîneur». Un énième élément qui vient confirmer un peu plus qu'après 41 sélections, la page Nasri en bleu semble définitivement tournée.