L'armée syrienne, soutenue par des milices loyalistes, a pris le contrôle de plusieurs villages au nord d'Alep, dans le but d'encercler la grande ville du nord de la Syrie et de couper les voies d'approvisionnement des rebelles, a rapporté mardi l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH). Deuxième ville du pays, Alep est au coeur de violents combats entre les forces pro-Assad et différentes factions rebelles dont le Front al Nosra, branche d'Al Qaïda en Syrie, des brigades islamistes, des combattants étrangers et des groupes soutenus par les Occidentaux. L'armée syrienne, qui cherche depuis plusieurs mois à encercler totalement la ville afin d'en chasser les insurgés, bloque la principale route menant vers la frontière turque et d'intenses affrontements sont en cours, précise l'OSDH. Les partisans de Bachar al Assad se sont rendu maîtres des villages de Bachkoui et de Sifat tandis que des combats se poursuivent à Hardatain et à Ratain, ajoute l'OSDH. "C'est très important, car s'ils continuent comme ça, ils (les soldats syriens) vont complètement couper les voies d'approvisionnement. Le régime syrien gagne du terrain dans ce secteur", a déclaré le fondateur de l'OSDH, Rami Abdulrahman. Cinq personnes ont été tuées et dix-huit blessées dans une attaque "terroriste" à la roquette dans les faubourgs d'Alep, a rapporté par ailleurs la télévision officielle syrienne. L'OSDH a fait état de combats entre miliciens pro-gouvernementaux, combattants du Front al Nosra et autres unités islamistes dans au moins six quartiers d'Alep, dont la vieille ville et Jamiat al Zahra. Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah libanais, allié de Damas, a rapporté que l'armée syrienne avait pris le contrôle de faubourgs au nord d'Alep lors de combats qui ont fait des "dizaines de morts chez les insurgés". La Syrie serait ouverte à l'idée de suspendre les bombardements meurtriers à Alep Le médiateur international des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura, a dit, mardi 17 février, avoir convaincu le président Bachar Al-Assad de suspendre les frappes aériennes et les tirs d'artillerie sur la ville d'Alep, dans le nord du pays. Cette suspension interviendrait afin de faciliter la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu local de six semaines à l'initiative de l'ONU. « Soyons honnêtes, je n'ai pas d'illusions », a confié le diplomate italo-suédois, visiblement pas totalement confiant à propos des déclarations d'Al-Assad. « Les expériences passées montrent que c'est un objectif difficile à atteindre ». Le médiateur de l'ONU a fait cette annonce en marge du Conseil de sécurité des Nations unies, où il avait détaillé son action. Si le gouvernement syrien s'est engagé, aux dires de Staffan de Mistura, à suspendre ses bombardements, l'envoyé de l'ONU n'a pas précisé quand cette interruption était susceptible de commencer, mais il a précisé qu'il se rendrait en Syrie « dès que possible » afin d'approfondir la question avec Damas. La ville d'Alep est divisée entre les zones contrôlées par les rebelles et celles tenues par le régime. Depuis plusieurs mois, les troupes de Damas ont manqué à plusieurs reprises d'encercler la ville, mais ne sont pas parvenues à couper l'accès aux rebelles à une route cruciale menant en Turquie, au nord de la ville. Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2012, la ville a été constament sous les feux d'artilleries. Le bilan est de 150 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, mais certains parlent de 220 000 victimes.