Le tribunal criminel d'Alger a rendu son verdict dans l'affaire de l'émir de la région du Sud Sahel de la nébuleuse organisation terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le sanguinaire Ghediri Mohamed, alias Abdelhamid Abou Zeid. Les 10 mis en cause ont été condamnés à des peines allant de l'acquittement à 12 ans de prison ferme. Les personnes condamnées sont des membres de la famille de l'émir Abdelhamid Abou Zeid, mis hors d'état de nuire en 2013 au nord du Mali. Ces derniers sont poursuivis pour appartenance à une entreprise terroriste internationale spécialisée dans l'enlèvement d'étrangers dans le Sud algérien et de possession d'armes et de munition. La juge a prononcé une peine de 12 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé principal, Gasmi Abdelkader, et 10 ans de prison ferme à l'encontre de Ghedir Omar Ben Miloud et Omar Laid Ben Mohamed. Par ailleurs, une peine de six ans de prison ferme a été prononcée à l'encontre de Ghedir Omar Djilali et cinq ans de prison ferme à l'encontre de Benarouba Maatouk et Lounes Slimane, alors que Kaddouri Ahmed a été condamné à quatre ans de prison ferme. Lounes Mohamed Ben Kenni, Lounes Mohamed Ben Ahmed et Belgacemi Rabah ont été acquittés. Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause sont poursuivis pour formation «d'un réseau de soutien» à un groupe terroriste international qui activait dans le désert algérien et les pays du Sahel, et avait pour objectif d'enlever des touristes étrangers, en vue de demander des rançons. Le dénommé Abou Zeid a adopté, selon la même source, «une nouvelle stratégie consistant à recruter des contrebandiers (drogues, carburant et armes) activant dans cette région du Sahara dans le but de les utiliser dans l'exécution de plans criminels». Outre le recrutement de nouveaux éléments pour renforcer le groupe, les prévenus fournissaient aux terroristes des denrées alimentaires, du carburant et des devises et utilisaient le trafic de drogue pour financer l'achat d'armes. Les accusés avaient organisé un faux barrage dans le sud pour voler des voitures de type 4x4 aux citoyens, en vue de les utiliser dans des attentats terroristes, dont l'attaque armée ayant visé des éléments de la Gendarmerie nationale à El-Goléa en 2006. Les mis en cause ont reconnu durant l'enquête judiciaire avoir soutenu le groupe terroriste dirigé par Abou Zeid. Abou Zeid est responsable de plusieurs prises d'otages d'Occidentaux au Sahel, dont les rançons lui ont rapporté plusieurs millions d'euros. Il a été abattu près du massif de Tigharghar (Mali) le 23 février 2013 lors de l'intervention militaire française qui a libéré le nord du Mali des mains des terroristes d'Aqmi. Plusieurs versions ont été données sur sa mort, entre autres, le bombardement par l'aviation française d'un convoi appartenant aux terroristes, détruisant six véhicules. Au moins une cinquantaine de terroristes liés à Al-Qaïda et du groupe d'Ansar Eddine ont péri dans cette opération. Ce n'est que le 4 mars qu'Aqmi a confirmé la mort d'Abou Zeid, indiquant que c'est à la suite d'un bombardement de l'aviation française qu'il a trouvé la mort. Il fut remplacé par Djamel Okacha, alias Abou el-Houmam Yahia. D'autres sources ont démenti cette information, précisant que c'est un certain Abou Moughatil, dit Abou Saïd el-Djazaïri, qui a été désigné pour remplacer Abdelhamid Abou Zeïd à la tête de la katiba «Tarik Ibn Ziad».