L'agence Europa press a révélé que le ministère de l'Intérieur espagnol a diligenté une minutieuse enquête pour faire toute la lumière sur un envoi d'armes à une cellule terroriste de Daech qui a été découverte par la direction générale de la surveillance du territoire (DGST) sur le sol marocain. 13 individus âgés de 19 à 39 ans constituent cette cellule de djihadistes s'apprêtant à commettre des attaques contre des personnalités politiques et militaires pour le compte de l'organisation de l'Etat islamique. Les services de renseignements marocains ont affirmé que les membres du groupe étaient répartis dans de nombreuses villes du pays particulièrement entre Tanger au nord et Layoune situé dans l'extrême sud et aussi à Casablanca dans lesquelles une grande quantité d'armes et de munitions ont été retrouvées, signale-t-on. Toute porte à croire que les membres de cette cellule terroriste avaient des proches collaborateurs en Espagne. Le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) qui dépend de la DGST, Abdelhak Khiame, avait affirmé à ce sujet que les services secrets ont saisi 440 cartouches, six pistolets et 31 menottes, ainsi que du matériel électronique dans une cache près d'Agadir, expliquant que les armes ont transité par Mellilia uniquement. L'enquête préliminaire avait démontré que les terroristes avaient été espionnés durant cinq mois par les autorités marocaines avant d'être neutralisés. Selon les informations dont nous disposons, Daech compte un nombre de 500 combattants marocains toujours actifs dans ses rangs et 1 355 combattants marocains sont présents dans la zone de conflit syro-irakienne. 246 d'entre eux sont morts sur le front en Syrie et 135 enfants et 185 femmes ont quitté le Maroc pour la Syrie et l'Irak. Des cellules terroristes actives démentelées au Maroc et en Espagne Certainement le phénomène du terrorisme redouté n'a pas épargné dans son développement à grande vitesse l'Etat marocain. Neuf membres présumés d'une cellule liée aux djihadistes du groupe armé Etat islamique basé à Nador ainsi que dans l'enclave espagnole de Melilla ont été arrêtés, ont annoncé Rabat et Madrid en octobre 2014. Les forces de sécurité des deux pays ont démantelé une cellule terroriste dont les membres étaient actifs à Nador et Melilla dans le but de recruter des combattants pour le compte de l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak. Le ministère marocain révèle que «L'enquête a démontré que les terroristes étaient en contact avec les membres de deux cellules terroristes démantelées en mai 2013 dans la région de Nador, en lien avec les activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali». De son côté, le ministère espagnol informe que le groupe s'appuyait sur l'expérience du frère du chef de la cellule démantelée qui était un ex-militaire espagnol spécialiste en maniement d'armes et d'explosifs ayant rejoint en 2012 le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) présent au Mali. Les renseignements indiquent que ce djihadiste continue de combattre actuellement dans les rangs de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Rappelons que le Mujao, et deux autres groupes djihadistes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine, ont contrôlé pendant près de dix mois le nord du Mali, d'où ils ont été en grande partie chassés par une intervention internationale en janvier 2013 initiée par la France. 500 djihadistes arrêtés en Espagne Plusieurs opérations anti-djihadistes ont d'ailleurs été menées en Espagne ces derniers mois et plusieurs dizaines de personnes arrêtées, comme ces deux jeunes filles dont une mineure de 14 ans, candidates présumées au djihad en Irak et en Syrie via le Maroc, arrêtées en Espagne au mois d'août. Le bilan est inquiétant puisque près de 500 djihadistes présumés ont été arrêtés en Espagne depuis mars 2014. Rappelons que le gouvernement marocain vient d'adopter un projet de loi visant à renforcer sa législation antiterroriste, afin de lutter en particulier contre l'enrôlement de ressortissants par l'EI en Irak et en Syrie. En effet, Rabat qui dit craindre qu'ils profitent de cette expérience pour perpétrer des attentats à leur retour, a indiqué 1 500 à 2 000 djihadistes marocains combattent actuellement en Syrie et en Irak. Le nouveau délégué de l'administration pénitentiaire, Mohamed Saleh Tamek, qui a été invité à Washington, s'est exprimé sur la lutte antiterroriste au Maroc. Ce fléau qui menace ce pays constitue un phénomène international qui encercle tous les pays de l'Afrique du Nord, depuis la Somalie jusqu'au Nigeria. L'alliance entre le Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) reste une réelle menace que les réseaux d'Aqmi et du Mujao ont pris une si grande envergure dans la région du maghreb. La politique marocaine qui a su mesurer le danger, s'est dotée d'une loi contre le terrorisme lui permettant de lutter efficacement contre le phénomène sur le plan interne. Comme elle dispose depuis peu d'une législation adaptée en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. D'abord, ce fut une loi contre le terrorisme, ensuite, l'adoption d'une loi sur le financement du terrorisme en mai 2003, d'une loi globale contre le blanchiment d'argent en vigueur depuis avril 2007 et enfin la mise en place d'une cellule de renseignements financiers en avril 2009, indique-t-on. Les autorités marocaines sont parvenues grâce à une coopération avec des partenaires régionaux et internationaux à démanteler plusieurs groupes terroristes ces deux dernières années.