Les graves accusations dont a fait l'objet les services des domaines et du cadastre n'ont pas laissé indifférent les citoyens de la wilaya de Khenchela qui par le biais des représentants de la société civile réclament une commission d'enquête au niveau de ces deux institutions de l'Etat. La pression exercée par les citoyens sur leurs élus au sujet d'éventuelles attributions de terrains illicites et sur certaines affaires litigieuses a contraint les élus locaux à demander des explications aux directeurs des domaines et du cadastre. Profitant de la tenue de la première session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya, les élus ont décidé de crever l'abcès, interrogeant les premiers responsables sur ce qui se passe dans les administrations qu'ils dirigent. L'intervention d'un élu du FLN au sujet de certains dossiers douteux du foncier et la réplique d'un membre de l'APW issu de la formation du MPA a failli mettre les feux aux poudres. Les agressions verbales des uns et la réplique des autres ont donné à un débat houleux ce qui a contraint la suspension de la séance à plusieurs reprises. Les interrogations des élus au sujet du foncier interviennent après les informations qui ont circulé ici et là, accusant les services du domaine et du cadastre de malversations dans l'attribution des terrains à des hautes personnalités dont certains résident hors de la wilaya et à des dossiers douteux liés aux biens-vacants. A ce même sujet, le directeur du domaine aurait été victime d'un malaise à la suite d'une dispute qui a éclaté entre lui et un élu d'AinTouila, a-t-on appris. Après cet incident, le directeur des domaines de la wilaya de Khenchela n'a pas rejoint son bureau et aurait transmis au wali, un arrêt de travail de 07 jours, nous a indiqué un cadre sous couvert de l'anonymat. Interrogé au sujet des incidents qui ont émaillé la session de l'APW, le responsable de la communication au niveau du cabinet du wali, nous a répondu ce qui suit : « Ce ne sont pas des incidents mais des chauds débats mettant aux prises les élus et les directeurs de l'exécutif. Cet état de fait ne pourrait que nous réjouir car, c'est une preuve que les représentants des citoyens sont impliqués dans le développement de la wilaya». De son côté le président de l'APW nous a indiqué que de tels accrochages se tiennent dans n'importe quelle assemblée ou réunion et qu'il ne fallait pas polémiquer. Afin d'en savoir plus à ce sujet, nous avons jugé utile de prendre attache avec le directeur du cadastre de Khenchela qui n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet. Dans la matinée, il nous a expliqué qu'il n'avait pas assisté aux incidents, que le service des domaines qui était visé et que ses structures n'étaient pas concernées dans ces affaires. «Rappelez-moi vers 14H», a-t-il ajouté. Dans l'après-midi, il nous a déclaré ce qui suit : «Excusez-moi, je ne peux pas répondre à la place des autres» fin de citation. Au niveau des domaines, il nous a été répondu que le directeur est malade et que personne ne pourrait répondre à nos interrogations. Dans la commune de M'toussa, plusieurs citoyens se sont rassemblés pour dénoncer selon eux des attributions anarchiques de plusieurs hectares de terrains à des personnes étrangères à la wilaya. «Nous avons saisi les autorités locales mais aucune suite n'a été donnée à nos requêtes. Il semble que nos correspondances ont été jetées dans les paniers à poubelle», ont déclaré les citoyens à la presse. C'est le même cas pour un citoyen résidant dans la ville de Khenchela qui a indiqué qu'il aurait sollicité le parquet pour l'ouverture d'une enquête dans une affaire de faux et usage de faux et de destruction de biens d'autrui au sujet d'un litige foncier dont les services du cadastre seraient impliquaient, mais son dossier aurait été classé sans suite. Notre interlocuteur a ajouté que la plainte déposée au parquet relate des faits graves, aucune enquête n'a été ouverte à ce sujet, jusqu'à ce jour. Un document établi par les services du cadastre de Khenchela intitulé «T5» a été exhibé par le citoyen et montré à la presse. Ce dernier a ajouté qu'il a été surpris de constater qu'aucune trace de ce document n'existe au niveau des services du cadastre. Nous n‘avons pas pu publier les accusations de plusieurs citoyens envers les services des domaines et surtout du cadastre, du moment que nous étions incapables de vérifier l'authenticité des documents administratifs présentés dans la rue à la presse. «Nous interpellons le chef du gouvernement afin que des commissions d'enquêtes soient dépêchées au niveau de ces deux institutions», ont déclaré les représentants de la société civile à la presse.