La session de l'APW de Khenchela, tenue lundi et mardi, a connu des joutes verbales entre le premier responsable de l'exécutif et quelques élus de l'Assemblée populaire de wilaya, à un tel point que le wali a proféré des insultes à l'encontre d'élus, les traitant de «saletés» (khemajate) qui n'ont pas honte (mateh'chmouch). Un ton inédit et des propos graves du chef de l'exécutif local, qui a accusé les élus de l'avoir trahi, alors que «vous passez beaucoup de temps dans mon bureau, mais que dans mon dos, vous envoyez des rapports au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour me dénoncer !» Lors de cette session, le wali a fait part de sa colère aux élus et à la presse, allant même jusqu'à menacer le correspondant d'un quotidien de poursuites judiciaires pour avoir publié un article où le wali est accusé d'avoir favorisé un investisseur étranger pour un projet au niveau de la forêt de Hammam Essalhine, à quelques kilomètres du chef-lieu de wilaya. Durant cette réunion, le wali a perdu le contrôle de ses nerfs à plusieurs reprises, ce qui a fait de cette rencontre une session «extraordinaire», dominée par une sorte de pagaille, à cause d'échanges vifs et d'accusations mutuelles entre le wali et quelques élus et des élus entre eux, ce qui a amené le wali à lever la séance à plusieurs reprises et à demander aux directeurs exécutifs et aux chefs de daïra de quitter la salle de réunion de l'APW. Cette session, pourtant ordinaire de l'APW, a connu aussi des accrochages verbaux entre des directeurs exécutifs et des élus, allant jusqu'à l'échange d'insultes et diverses accusations. A titre d'exemple, un des élus a même pris de haut le directeur des Domaines de la wilaya, lui reprochant d'avoir signé des décisions d'attribution de terres agricoles au profit du ministre des Ressources en eau, Hocine Nécib, au niveau du lieu-dit «Oum Lahdoum», dans la commune de M'Toussa (située à 20 km au nord-est du chef-lieu de wilaya), et ce, en toute discrétion, lors de la visite officielle de ce ministre dans la wilaya de Khenchela en septembre 2014 : cet accrochage a été tellement vif et rude que même le wali a été pris de court et n'a plus été en mesure de maîtriser la suite des débats lors de cette session de l'APW. Mais les choses n'allaient pas en rester là, puisqu'un des élus, Belaïdi Smaïl, a considéré la décision du wali d'attribution d'un terrain situé le long de la route de Batna (à la sortie de Khenchela) à un investisseur étranger pour y construire un parc d'attractions, comme étant illégale, demandant au wali d'annuler cette décision.