Depuis le 1er mai, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar est sous haute tension. Les 350 salariés que compte la filiale Tuberie sans soudure, à 70% du capital social propriété du groupe ArcelorMittal leader mondial de l'acier, ont voulu célébrer à leur manière ce grand rendez-vous des travailleurs à travers tous les pays de la planète. Installation de production des tubes à l'arrêt, portail principal d'accès fermé, effectifs véritablement en colère et menace de voir le mouvement faire tâche d'huile pour toucher les autres unités comme le LAC, les aciéries et le haut-fourneau sont des faits que l'on enregistre quotidiennement. Mais voilà que pour la première fois dans l'histoire du syndicalisme algérien, des travailleurs interdisent l'accès de leur usine au secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise et au président du comité de participation. Cela a été fait hier. Les salariés ont ainsi démontré que ces syndicalistes ne sont pas représentatifs et qu'ils sont indésirables. Une décision prise suite à l'échec des négociations avec l'employeur. Les travailleurs de la TSS ont décidé de déserter leurs postes de travail pour se positionner par rapport à la plateforme de revendications en 22 points qu'ils ont émise préalablement au dépôt de préavis de grève. La procédure de conciliation entamée par l'Inspection du travail de la wilaya n'a pas réussi à faire aboutir les positions des deux partenaires. Les revendications, sont majoritairement liées à l'amélioration des indemnités. Il en a résulté la grève générale illimitée le jour même de la fête international du travail. Depuis, il n'y a pas eu de discussions employeur/salariés. Alors que plusieurs syndicalistes estiment incontournable la révision à la hausse des primes de panier et de la femme au foyer, c'est un avis contraire qu'ont émis le secrétaire général du conseil syndical, le président du Comité de participation et la direction générale. Dans tous les cas, la tension entre l'employeur et les 350 salariés grévistes est palpable ces derniers jours. Rappelons que l'année 2014 a été marquée par des grèves générales et plusieurs mouvements de protestations. Aujourd'hui, la situation est telle que les travailleurs parlent d'un retour sur «les acquis» et de «perte de confiance» en l'employeur et leur syndicat.