Les 560 travailleurs salariés issus des entreprises privées sous-traitantes avec ArcelorMittal Annaba ont maintenu hier leur grève. Cela fait déjà six jours que les deux ateliers de l'aciérie 1 et 2 sont à l'arrêt et le complexe ArcelorMittal El Hadjar est totalement paralysé. Parallèlement à cette situation qui intervient dans un contexte social tendu, le syndicat d'entreprise s'est réuni, hier, avec la direction générale à l'effet de trouver une solution à cet épineux problème. Contacté, Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar a légitimé ce mouvement de protestation. Il a même exigé le transfert de la relation de travail de tous les travailleurs grévistes, sinon le recours à la grève générale est inévitable. C'est du moins ce qui ressort de sa déclaration lorsqu'il affirme : «Depuis 2009, plus de 1000 travailleurs de l'usine sont partis à la retraite. 500 autres suivront cette année. Ces travailleurs ont tout le droit d'être recrutés d'autant plus qu'ils maîtrisent totalement le processus de la production sidérurgique. Nous avions eu la promesse de l'employeur de transférer la relation du travail des 560 ouvriers issus de la sous-traitance en 2011. La direction générale veut étaler l'opération à 2012. Nous sommes contre. Si ArcelorMittal veut la stabilité, l'augmentation de la production et la paix sociale, elle n'aura qu'à accepter l'option. Le cas échéant, nous allons recourir à la grève générale.» Le partenaire social a usé de ce sévère langage car, selon lui, l'employeur a failli à ses engagements à la veille de la fin de son accord de partenariat qui s'achève en octobre 2011. Il a adressé, avant-hier, une lettre ouverte au président de la République pour lui faire part de la situation prévalant au complexe d'El Hadjar. A la lecture de ce document signé conjointement avec le président du comité de participation, le partenaire social a lancé un véritable SOS à l'adresse du premier magistrat du pays. «A ArcelorMittal El Hadjar, l'investissement tarde à venir, la cokerie et la tuberie sans soudure (TSS) sont à l'arrêt depuis une année. Le haut fourneau n°2 et l'agglomération sont en fin de campagne. Vétustes, les aciéries et les laminoirs éprouvent énormément de difficultés à rester en cycle de production et par-dessus tout, la perte de plusieurs centaines d'emplois. Aujourd'hui, notre usine est presque à l'arrêt. Elle est agonisante», est-il écrit dans cette lettre dont nous détenons une copie. Le syndicat comme le comité de participation ont demandé une commission interministérielle qui, selon eux, aura à faire sur place un constat sur la gravité de la situation.