La doyenne de l'humanité Ammari Kheïra originaire d'Ouled Cherif a été honorée ce lundi à Tiaret à l'occasion de la Journée des personnes âgées par Mme Mounia Meslem, ministre de la Solidarité. Cette femme habitant la commune de Guertoufa vit avec une pension de 3 000 DA octroyée par la direction des affaires sociales. Cette vieille femme est la fille Lakhdar Ould Kaddour. Agée de 38 ans en 1897, Khattab Kheïra Bent Kaddour a 38 arrière-petits-fils et filles. Lors de notre enquête effectuée au domicile de l'aîné de son fils, la dénommée Kheira nous a affirmé qu'elle a voté pour Bouteflika en 1999 en soutien pour le moudjahid Bouteflika pour un 4e mandat, en soufflant ses 102 bougies. Kheïra nous raconte les événements des trois siècles (1800– 1900 et 2000) de l'ère de Messalli Hadj. Dans sa petite sacoche en peau de chèvre, il y avait des documents authentiques pour prouver son âge. On lisait sur l'acte de naissance portant le numéro°73 qu'elle née le 27 février 1897. Sa carte d'identité nationale n°02.842873 /1314 lui a été délivrée le 1er septembre 2002 par la daïra de Rahouia (Tiaret). Selon sa petite fille, Hadja Hanna Kheïra continue d'activer à la maison de son fils où elle habite et où elle prépare ses repas (thé, café), selon la tradition. «Malgré son âge, elle conserve une excellente mémoire, une bonne vue et n'a pas de problème d'audition», a-t-elle ajouté. Les regards sont constamment braqués sur le portrait du premier magistrat du pays qui veille sur nous, avec des larmes aux yeux. Lalla Kheïra parle des deux guerres mondiales, de la révolution, de l'indépendance de notre pays, de l'époque de Boumediene, Chadli, Boudiaf, Ali Kafi, Zeroual, et bien sûr de Bouteflika. Un message est adressé à cette occasion au peuple : méfiez-vous de la fitna, car selon elle, notre pays est une terre sainte. Vivant avec une moyenne de 100 DA/jour et surnommée la «femme en promenade libre», elle ne quitte jamais la mosquée, se promène sans canne et sans chaise roulante et refuse de compagnon. Avec un entourage familial composé de ses descendants, arrière-arrière-petits enfants non connu par les représentants de la population, elle raconte le passage des quatorze maires, avec un cœur ouvert et le corps fragile. Selon un membre de la famille, elle est actuellement sans abri. En outre, la doyenne de l'humanité est une Algérienne du Sersou de la localité d'Ouled Cherif, habitant le village de Guertoufa, connue par la tribu d'Ouled Cherif et Mokhatria, une femme qui se porte bien, et en possession de tous ses moyens physiques et mentales. Elle fait ses achats discrètement, et elle nous explique qu'elle achète toujours son café en grain, le torréfie et le moudre pour le préparer sur les braises. Nous constaté de visu cette préparation lors de notre halte chez elle. Elle représente une bibliothèque vivante. Mieux encore, elle est animée d'un espoir très fort en tenant bien à la vie et les souvenirs de joie et à elle seule. Quelque mois avant la Première Guerre mondiale, notre doyenne âgée alors de 18 ans, était déjà mariée, ce qui prouve qu'elle est née bel et bien en 1897 à Torrich. Elle s'est mariée avec un cousin de son village et a mis au monde quatre enfants Le secret de son incroyable longévité est lié à son cadre de vie et à son hygiène alimentaire basés sur les produits cultivés et les plantes médicinales qu'elle cultive elle-même dans les champs et son petit espace environnemental reste un exemple à suivre. Pas un seul médicament sauf des plantes médicinales chez notre Hanna qui garde uniquement son coffret métallique contenant son petit trésor; elle n'a pas bénéficié de la carte Chifa ou d'une quelconque aide de l'Etat. Chez elle, on a remarqué «que pas un seul médicament n'existe en sa possession, mis à part quelques plantes médicinales et des pots contenant du miel récolté sur les hauteurs du plateau», affirment des membres de sa famille lors de notre rencontre. «Malgré son âge, elle conserve une excellente mémoire, une bonne vue, elle ne porte pas de de lunettes, toutefois elle est confrontée à un seul problème qu'est l'audition. Elle partage son quotidien entre la prière, ses promenades à la campagne et la télévision. Elle vous raconte tout ce qui se passe sur le petit écran. Kheïra n'a pas quitté depuis sa naissance son village, témoignent ses voisins. Notre doyenne de l'humanité du mausolée de Cheikh Sahraoui a survécu à beaucoup d'événements tragiques dans sa vie durant la dernière décennie. La scène la plus horrible qui restera gravée dans sa tête, à jamais, est celle où les sanguinaires ont incendié la mosquée, le siège de l'APC et les locaux d'Aswak et les deux parcs de la commune et la SNTV, une nuit de Ramadhan lors des tarawihs avec le massacre de quelques citoyens et le drame des bergers sous les yeux des fidèles et le massacre de tout le cheptel qu'ils possédaient. Avant de quitter les lieux, notre doyenne nous remet un bout de papier pour lancer un message au président de la République, où on peut lire : «Un toit, mon président, une journée différente des autres et un moment vaut mieux que la série romancière des mille et nuits». Après un siècle et 18 années, enfin la doyenne de l'humanité, Ammari Kheira sera invitée de rencontrer Mounia Meslem (ministre) venue pour partager sa joie au milieu des personnes âgées au centre d'hospice de Tiaret.