La Coordination des mouvements de l'Azawad paraphera, aujourd'hui à Alger, l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, déjà paraphé en mars dernier par le gouvernement malien et les groupes engagés au sein de la plateforme, a-t-on appris hier auprès d'une source diplomatique. Cette étape ainsi franchie représente un «pas important» dans la résolution de la crise malienne, avant la signature officielle prévue demain, dans le cadre d'une médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file, a précisé la même source. Les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans la région nord du Mali avaient déjà paraphé le 1er mars dernier à Alger un accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale, conduite par l'Algérie. Le document avait été paraphé par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). Cependant la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avait demandé «une pause» pour consulter leur base militante avant de parapher le document. La signature officielle de l'accord de paix et de réconciliation intermalien est prévue demain à Bamako. Forte mobilisation pour un règlement définitif de la crise au Mali Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réitéré hier l'engagement de son gouvernement à réussir le processus de paix entamé à Alger, à la veille de signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali pour laquelle est réservée une grande cérémonie vendredi à Bamako. «La cérémonie de signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali aura bel et bien lieu vendredi de Bamako», a assuré le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale au cours d'un échange d'informations avec les représentants du corps diplomatique accrédité au Mali dans une déclaration publiée mercredi par les médias maliens. Le projet de programme distribué aux diplomates et à la presse prévoit l'arrivée des délégations invitées à partir d'aujourd'hui. La cérémonie de signature se déroulera au Centre international de conférences dans l'après-midi en présence de tous les invités. La cérémonie se poursuivra par les déclarations des représentants des groupes armés du Nord (la Coordination des mouvements de l'Azawad et les Mouvements signataires de la Plateforme). Après les discours des chefs d'Etat et chefs de délégation, la cérémonie prendra fin aux environs de 18h30 par l'intervention du chef de l'Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. M. Diop a assuré aux membres du corps diplomatique que toutes les dispositions sont prises pour le bon déroulement de la cérémonie de demain. Au niveau de la sécurité, les forces de défense et de sécurité seront épaulées par leurs homologues de la Minusma. Abdolaye Diop a lancé aux membres de la coordination un appel à venir signer l'accord. «Nous souhaitons que nos frères de la CMA participent à la cérémonie vendredi. Rappelant avoir appris qu'ils étaient prêts à parapher (mardi). Mais nous souhaitons que tout aille vite et que nos frères de la coordination soient présents à la signature pour que nous puissions ensemble tourner cette page de notre histoire», a-t-il indiqué. «Nous souhaitons ardemment que l'accord soit signé par toutes les parties prenantes. Le peuple malien nous regarde. Le monde entier nous regarde», a-t-il ajouté. Après avoir salué la mobilisation de la communauté internationale dans le processus de paix au Mali, le ministre Diop a appelé tous les futures signataires de l'accord à respecter leurs engagements, y compris les accords du cessez-le-feu. Il a également invité certains médias à revoir leur traitement de l'information en précisant que les protagonistes sont avant tous les fils du Mali. Le ministre Diop a saisi l'occasion pour marquer la détermination et l'engagement du gouvernement à réussir le processus entamé le 16 juillet à Alger. «Pour nous, cette cérémonie de signature est cruciale», a-t-il dit, en rappelant que tous les Maliens sont mobilisés pour la paix, «en particulier les populations directement affectées par la crise». Cette mobilisation, a-t-il souhaité, doit rester intacte malgré tout ce qui se passe actuellement sur le terrain. «Nous sommes préoccupés par la recrudescence de la violence dans le Nord de notre pays.»