Le patron du contre-espionnage et chef de la direction générale de la surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, a été nommé directeur de la Sûreté nationale du Maroc par le roi Mohammed VI qui a présidé un conseil des ministres à Casablanca. La décision a été prise sur initiative du ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad. Le chef du contre-espionnage va désormais occuper plusieurs fonctions en remplaçant Bouchaïb Rmili à la tête de la DGSN. Le Maroc a tourné une page pour s'approcher plus de la France. Bernard Cazeneuve a loué l'efficacité du Maroc dans l'échange de renseignements évoquant un partenaire clé de la France pour assurer sa sécurité. «Je veux à cet égard tout particulièrement saluer l'action menée par la direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dont le rôle est déterminant dans la coopération contre le terrorisme», a-t-il déclaré lors d'un point de presse conjoint avec son homologue marocain Mohamed Hassad. M. Cazeneuve a tenu à rendre hommage à Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST marocaine. «La France avait déjà eu l'occasion de distinguer M. Hammouchi en 2011, en lui attribuant le titre de Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur. Elle saura lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d'Officier», a-t-il indiqué. «Les deux pays ont un rôle particulier à jouer ensemble pour dire un non implacable au terrorisme et à l'intolérance», a dit Bernard Cazeneuve. M. Abdellatif Hammouchi a été installé nouvellement dans ses nouvelles fonctions, lors d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Intérieur, M. Mohamed Hassad. Cet officier marocain avait intégré la DGST en 1991 où il a occupé plusieurs postes de responsabilité, avant sa nomination par le roi Mohammed VI en 2005 à la tête de cette direction. Le ministre de l'Intérieur a ajouté que les acquis du Maroc en matière de paix sociale, de sécurité et de protection des biens et des personnes ainsi qu'en matière de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, doivent être consolidés pour mettre le système de sécurité marocain à la hauteur en termes d'efficacité au service de l'intérêt général. La crise diplomatique entre les deux pays avait débuté le 20 février 2014, lorsque des policiers français s'étaient rendus à la résidence de l'ambassadeur du Maroc près de Paris pour notifier à Hammouchi une demande d'audition de la justice française. La réconciliation avait finalement été faite le 9 février à l'Elysée par le président François Hollande et le roi Mohammed VI. Le nouveau climat installé entre les deux pays a permis de nouveaux échanges de renseignements. «Nous avons convenu avec mon homologue de multiplier les contacts et les rencontres entre les responsables en charge de la sécurité des deux pays pour faire face au terrorisme », a souligné Mohamed Hassad. Dans ce volet, il faut noter que la France est le premier partenaire économique du royaume où vivent entre 60 000 et 80 000 Français, tandis que plus de 1,3 million de Marocains résident en France.