Moins de 98 000 véhicules, tous types confondus, ont été débarqués au port de Djendjen (Jijel) à la date du 25 mai dernier, contre 127 250 à la même période de 2014, selon des responsables de l'entreprise portuaire (EPJ). Les nouvelles dispositions fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires ont fait que de nombreux véhicules sont restés à quai faute de satisfaire aux critères consignés dans le nouveau texte, même si, aujourd'hui, l'entreprise portuaire indique s'être mise au diapason de la nouvelle règlementation. Un mal pour un bien, cette situation, tout en n'ayant aucun impact significatif sur le chiffre d'affaires de l'entreprise portuaire, a permis une meilleure fluidité lors de l'évacuation du port dont les espaces ressemblaient à une fourmilière, encombrés de matériels et de marchandises diverses (bois, blé, tubes, rouleaux en acier, ciments conditionnés dans des big bags). La cadence d'évacuation qui était de 3 000 véhicules par jour en moyenne est actuellement de l'ordre de 600 à 900 véhicules quotidiennement, a-t-on indiqué à l'EPJ. Le port de Djendjen qui a entamé le premier trimestre de l'année 2015 avec une hausse appréciable du trafic portuaire, évaluée à plus de 11% par rapport à la même période de l'année écoulée, prévoit et c'est là le revers de la médaille une baisse des importations notamment pour ce qui est du trafic de véhicules dont l'entreposage contribue, dans une large proportion, au chiffre d'affaires de l'entreprise, affirment ses responsables. Améliorer les rendements portuaires Dernier port commercial construit en Algérie après l'indépendance, considéré comme le plus important ouvrage portuaire en Méditerranée en termes d'espaces et de tirant d'eau, Djendjen, une infrastructure reconnue performante, essaie malgré tout de s'adapter à cette conjoncture par l'amélioration des rendements portuaires en offrant des prestations de qualité aux clients en vue de capter d'autres types de trafics, font savoir les gestionnaires. Selon les mêmes sources, la durée de consignation du port qui était, par mauvais temps, de 40 à 50 jours, a été réduite à neuf jours. Cette nouvelle donne permet de booster les activités de cette installation portuaire dont le trafic est passé de 2,74 millions de tonnes en 2010 à plus de 4,57 millions de tonnes à fin 2014. Une liaison privilégiée entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient Ces nouveaux acquis constituent sans conteste un «plus» pour le port de Djendjen qui ambitionne de devenir une «liaison privilégiée entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient», soulignent les gestionnaires de l'EPJ pour qui ces investissements, conjugués à ceux de la pénétrante autoroutière Djendjen-El Eulma (Sétif), permettront au port de jouer un «rôle de pivot» dans le développement de la wilaya de Jijel. De plus, impliqué dans le futur complexe sidérurgique de Bellara (El Milia), le port de Djendjen s'est attelé à la réalisation d'un terminal minéralier en lançant des études pour accroître ses capacités de réception et de traitement du minerai de fer. Une superficie de dix hectares a été réservée au quai ouest pour ce trafic avec un quai de moins de18 mètres de tirant d'eau pour accueillir des navires minéraliers. Ce port, dont la construction avait été décidée dans les années 1970 pour débuter en 1984, s'inscrit dans le cadre de l'accroissement des capacités portuaires de la région centre-est du pays. Répondant aux nouvelles techniques de transport maritime, cette infrastructure jouxtant la puissante centrale thermique d'El-Achouet possède de très vastes espaces et, surtout, des tirants d'eau allant jusqu'à moins de 18 mètres ainsi que des embranchements ferroviaires reliés au réseau national de chemin de fer.