Pour marquer la Journée internationale de l'enfant, l'Invité de la rédaction de la chaîne lll de la Radio algérienne a reçu, hier, Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire et chef du bureau de protection de l'enfance à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), qui a passé en revue la situation sur la violence faite à l'enfance. La commissaire a déclaré qu'en Algérie, on compte quelque 6 000 actes de violence envers les enfants durant l'année 2015 et les 1 700 autres constatés à ce jour, dont 517 sont pour des motifs sexuels. Tout en indiquant «qu'il reste beaucoup à faire pour endiguer ces phénomènes». Dans le but de lutter de lutter contre ces formes de déviation, Messaoudène explique qu'une cinquantaine de brigades de protection de l'enfance ont été créées, parmi lesquelles trois ont été mobilisées au niveau de la seule capitale. L'invité signale, par ailleurs, que 195 cas de disparition d'enfants ont été signalés, durant l'année 2014, et que 195 gamins ont été victimes de tentative ou d'agressions sexuelles, à ce jour, en 2015. Du déclenchement immédiat de l'«alerte kidnapping», au moment où une disparition d'enfant est constatée, Messaoudène indique que c'est au procureur de la République à qui il appartient de procéder à une enquête. Pour les agressions sexuelles exercées contre des membres de la population juvénile, la représentante de la DGSN reconnaît la difficulté à détecter des cas se produisant en milieu familial, si ce n'est par suite de la fugue d'un enfant ou bien de son hospitalisation. Concernant la création d'un numéro vert destiné spécialement à alerter sur des sévices sur des enfants, celle-ci regrette l'absence d'une culture de la dénonciation, qu'elle impute à la passivité des citoyens, considérant qu'il faut apprendre à l'enfant à se défendre et comment procéder pour contacter les services de police. Amenée à commenter l'usage fait des jeunes enfants dans les pratiques de mendicité, l'intervenante rappelle que la DGSN a mené des campagnes pour tenter d'éradiquer cette situation mais que faute de la présence d'un centre d'accueil, on continue de tourner en rond. Celle-ci fait, par ailleurs, état de la création d'unités spéciales destinées à surveiller les infractions, parfois très graves observées sur les réseaux sociaux donnant à voir des scènes de violences contre des enfants. Selon elle, la majeure partie des situations de déviance énoncées, dont elle explique certaines des raisons par la violence vécue durant la décennie noire, sont des suites de la démission, voire de la désagrégation de la cellule familiale et des valeurs morales des larges franges de la société.