Le Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Nebbou, a soutenu hier samedi à Tizi Ouzou, que l'initiative sur le consensus national, vise à «soustraire l'Etat et la société à l'effondrement, inéluctable, du système» en place. «Ce système est usé jusqu'à la corde», a-t-il dit. Il s'exprimait lors d'un meeting animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. «Les multiples impasses politique, économique, sociale et culturelle qui rendent insupportables la vie des Algériens ont leurs origines dans une vision et des actions cumulées sur des décennies par ce même pouvoir qui a multiplié les coups de force et les confusions au point de s'y perdre lui-même», a indiqué M. Nebbou. Le Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) a fait cas de confusion entre pouvoir et Etat, personnes et institutions, le règne de la loi et la loi de jungle. Des confusions qui ont, selon l'orateur, généré et aggravé jusqu'à l'insupportable, la dictature de la médiocrité, le népotisme, le clientélisme et, la corruption sous toutes ses formes, à grande échelle. Aucun développement économique, aucun plan, aucune mesure visant à faire face à la crise, politique nationale, fruit de l'action du pouvoir, n'est solvable en l'absence de préalables politiques et de la réalisation d'un consensus fort et admis par l'ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques, a estimé M. Nebbou. Les ignorer (préalables politiques et consensus, ndlr), ne fera que précipiter le pays vers l'abîme. L'Algérie, a-t-il dit, a besoin de transformations et des changements radicaux dans tous les domaines, politique, économique, social et culturel. Il s'agit de bien agencer et de ne pas se tromper de priorités, a-t-il indiqué. L'urgence, a-t-il fait observer, est là, souhaitant que l'action doit être cohérente dans tous les domaines et que «toutes les transformations qu'elles soient politiques, économiques ou sociales, doivent êtres menées en même temps et en pleine transparence». Evoquant la polémique suscitée par la sortie médiatique du vice-ministre de la Défense nationale que le premier secrétaire du FFS a qualifié de «polémique fabriquée de toute pièce», n'exprime rien d'autre que la nature avancée d'une crise de l'ensemble du système ». Revenant sur la crise multiforme que vit le pays, l'orateur a relevé que la volonté politique d'opérer de réels changements est encore absente chez nos gouvernants alors que c'est la condition basique pour qu'émerge une volonté nationale et réunir les conditions d'un dépassement de la crise. M Nebbou ne s'est pas, par ailleurs empêché de s'en prendre, en des termes à peine voilés, à la CNLDT. «Cette partie de la classe politique qui considère que la crise réside dans une seule personne, appelant à l'application de l'article 88 de la Constitution, l'empêchement de candidature pour un quatrième mandat et, l'organisation d'une élection anticipée, oublie ou tente de nous faire oublier que la machine qui a fabriqué ce président peut en fabriquer un autre sans que la situation soit changée et sans la réappropriation de leur souveraineté usurpée». Enfin, l'intervenant n'a pas omis de s'en prendre aux autonomistes du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK). «Soutenir que la Kabylie peut évoluer en dehors du destin national est une erreur et un leurre dans lequel nous ne laisserons pas enfermer», a-t-il dit, faisant observer que les « visées de ceux qui enlèvent l'emblème national sont une injure faite aux innombrables et glorieux martyrs de la Kabylie morts pour ce drapeau».