«Il n'y a aucun changement dans la ligne du FFS, tracée par le militantisme et le sang des anciens militants de 1963», dira l'envoyé spécial du FFS à Oran. Le Front des forces socialistes, qui poursuit son plaidoyer et rencontres pour la construction du consensus national, marque une petite pause pour se consacrer à sa base militante en la rencontrant hier à Oran. Cette dernière a été représentée par les fédéraux des wilayas de l'ouest du pays sous la houlette de Mohamed Laghouati et Ahcéne Aguenihanai. Le premier est membre du secrétariat national du parti tandis que le deuxième est responsable de la fédération du FFS d' Oran. La rencontre d'Oran était une occasion pour le vieux parti de l'opposition pour débattre de la situation politique qui prévaut dans l'actualité nationale. Pour l'animateur, Ahcène Aguenihanai, il s'agit d'expliciter la démarche du FFS qui s'inscrit dans le cadre de la construction du consensus national. Le FFS, dont la création remonte au début des années 1960, estime juste de passer à la reconstruction du consensus national réalisé entre 1954 et 1956 pour les besoins de la révolution. Dans son discours, l'orateur veut être rassurant devant la base militante à propos de la ligne politique du parti et les démarches qu'il a entreprises ces derniers temps dans le cadre de ses concertations qu'il mène avec plusieurs partis. Plusieurs de ces formations sont proches du pouvoir. L'intervenant ne laissera pas de temps aux «mauvaises lectures» de la démarche du FFS en affirmant qu'«il n'y a aucun changement dans la ligne du FFS, tracée par le militantisme militant du parti». Il ira jusqu'à dire que «la raison d'être du FFS est toujours de réaliser les aspirations politiques, économiques et sociales du peuple algérien, préserver la cohésion et la souveraineté nationales et instaurer la démocratie, la liberté et la justice sociale dans notre pays». Revenant sur les différentes propositions de sortie de crise faites par le FFS dont la reconstruction du consensus national, le fédéral d'Oran du FFS a précisé que «la résolution politique du dernier congrès de son parti, considérée comme la source de la démarche actuelle, est une synthèse de toutes les propositions du FFS depuis 1963». L'orateur dira que «le FFS milite pour le changement en Algérie, pour une Algérie nouvelle». «Le FFS ne tend pas une perche au pouvoir», dira Ahcène Aguenihanai exclusivement à L'Expression ajoutant que «la démarche du parti vise la «reconstruction du consensus, donc sauver l'Algérie et non le régime». De son côté, Laghouati, membre du secrétariat national a rendu compte des actions menées par son parti, notamment les rencontres qu'il a tenues avec les partis, les personnalités, les syndicats et les organisations de la société civile expliquant que «la situation de notre pays est tellement grave, que notre détermination est grande de réussir la reconstruction du consensus national». Et de préciser que «ces consultations sont positives». Selon ce responsable, l'objectif de cette démarche est «de faire asseoir tout le monde autour de la même table, réhabiliter le politique et échanger avec tous les Algériens». La rencontre d'Oran survient moins de 24 heures après que le Front des forces socialistes ait rencontré les responsables de l'Alliance nationale républicaine, l'ANR. La délégation du FFS a exposé son initiative mettant le point sur le caractère non partisan, neutre et sans préalable et inclusif de la Conférence de consensus. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur la situation politique économique et sociale du pays et de la région. À l'issue de cette rencontre, Belkacem Sahli a salué l'initiative du FFS et s'est dit d'accord sur le principe de la tenue de la conférence de consensus. «Nous saluons l'idée du consensus national et sur le principe nous sommes d'accord», a-t-il dit à ce propos, estimant que son parti sera avec toute initiative qui tend à rassembler les Algériens. Le 1er secrétaire du FFS a estimé les échanges avec l'ANR, de «francs et responsables». Cette déclaration a été suivie par une autre faite par Mohamed Nebbou qui a réitéré «la volonté du FFS de se concerter avec tous les acteurs politiques et sociaux représentatifs, sans aucune exclusive».