C'était sous le thème «Face à la crise sévère qui s'annonce, urgence de réformes économiques plus ambitieuse», que le président du Cercle d'action et deréflexion autour de l'Entreprise (Care), et l'expert économiste Mouloud Hedir, ont animé une conférence de presse à travers laquelle ils ont fait une évaluation de la situation économique «préoccupante». Dans son intervention, Slim Othmani a indiqué que depuis plusieurs années maintenant,Care, n'a pas cessé d'alerter sur les fragilités du modèle d'organisation de l'économie de notre pays, ainsi que sur les menaces qui pesaient sur elle du fait de son excessive dépendance à l'égard du prix des hydrocarbures sur le marché mondial. «Aujourd'hui l'Algérie n'est pas dans une logique pessimiste, mais l'espoir existe et on peut s'en sortir», a-t-il souligné. De son côté, Mouloud Hedir, a indiqué que « la loi des finances complémentaire pour l'année 2015 est très importante et vient dans un moment extrêmement important». Par ailleurs, il a signalé que la situation budgétaire est plutôt alarmante, comparant la situation en 2014 et celle en mois de mars 2015, où la recette totale est passée de 5 719 milliards de dollars en 2014 à 1 319 milliards de dollars en mars 2015 soit un impact de 5 274 et une variation de -8% ; la fiscalité pétrolière est passée de 3 389 milliards de dollars en 2014 à 569 milliards soit une variation de -33% ; la fiscalité ordinaire est passée de 2 331 milliards de dollars à 749 milliards soit une variation de +29% ; la dépense totale est passée de 6 980 milliards de dollars en 2014 à 1795 milliards, soit une variation de +3%, la dépense de fonctionnement, quant à elle, est passée de 4 486 milliards USD en 2014 pour atteindre 1 338 milliards de dollars en mars 2015 ; et la dépense d'équipement est passée de 2 494 milliards de dollars en 2014 à 457 milliards en mars 2015, soit une variation de -27% ; concernant la situation budgétaire, elle est passée de 3 071 milliards de dollars en 2014 à 477 milliards en mois de mars 2015 avec un impact de 1907 milliards de dollars soit une variation de -38%. «C'est un fond qui est en cours d'épuisement, et le fait que ces dépenses baissent il faut les interpeller, si non ces ressources seront épuisées à l'environ 2017», a-t-il estimé. En outre il a indiqué que la balance commerciale est une détérioration préoccupante, car les exportations en 2014 sont passées de 61 237 milliards de dollars en 2014 à 15 948 milliards en mois de mai 2015, soit une variation de –38%, les importations sont passées de 58 330 milliards de dollars en 2014 à 22 331 milliards en mai 2015, soit une baisse de 8% ; quant à la balance commerciale, elle est passée de 2 909 milliards de dollars en 2014 à -6 383 milliards en mai 2015 avec un impact de -15319 milliards de dollars. Faisant savoir que la croissance économique en Algérie est menacée par l'augmentation de la dépense publique, et de la situation financière globale. Pour faire face aux conséquences de la crise financière, Mouloud Hedir a indiqué qu'il y'a plusieurs réformes que notre gouvernement devrait faire, à l'instar du transfert des dépenses publique vers un autre mode de financement des infrastructures ; le rééquilibrage du mécanisme de la subvention ; la préservation des dépenses publiques.