1.-Si l'on repend les données officielles, le quota exportation Opep pour l'Algérie est d'environ 1,2 million de barils jour donnant pour 360 jours environ 432 millions de barils/an auquel il faut ajouter une consommation intérieure, un accroissement de plus de 70% depuis une décennie, qui est appelé à s'accroître du fait des subventions, fluctuant entre 350 000/400 000 barils jour. Cela donne un total pour 2014, existant des déclarations contradictoires par les canaux officiels, entre 1,5 et 1,6 millions de barils jour. Selon le rapport de la Banque mondiale de 2014, les subventions des carburants ont dépassé en 2014 pour l'Algérie, environ 20 milliards de dollars, le tiers du budget annuel de l'Etat, alors que 10% de la population la plus aisée consomme plus de carburant que les 90% restants de la population. La consommation de gasoil représente 70% avec 14 millions de tonnes, alors que la consommation du GPC se situe entre 300 000/350 000 tonnes, et le Bupro une consommation presque nulle, étant encore au stade de l'expérimentation. Par ailleurs, l'Algérie qui demeure un des rares pays africains qui utilise encore l'essence avec plomb, selon un rapport du programme des Nations unies pour l'environnement (Unep) publié en avril 2014. 2.- Selon l'APS du 22 janvier 2015 citant l'ex-ministre de l'Energie, Sonatrach a produit en 2014 aux alentours de 1,2 million de barils par jour, qui est le niveau du quota fixé par l'Opep à l'Algérie soit 432 millions de barils an. Le ministère de l'Energie extrapole, selon les déclarations de l' ex - ministre de l'Energie et de l'ex- PDG par intérim de Sonatrach sur 2 millions de barils/jour horizon 2017- consommation intérieure et exportations, les raffineries programmées étant fortes consommatrices de pétrole, soit 720 millions de barils an. Les réserves estimées (données de BP en 2008) d'environ 12 000 millions de barils donnant un répit d'environ de 15 années (horizon 2030) sauf découvertes substantielles tenant compte des cours, du vecteur prix au niveau international des concurrents et du nouveau modèle de consommation énergétique. 3.-Sonatrach vient d‘annoncer le 03 août 2015, la découverte de deux gisements dans la région d'Hassi Messaoud d'une production cumulée de 32 000 barils jour dont les réserves seraient de 900 millions de barils dont 64% récupérables. Outre que le taux de 64% me semble trop élevé, cela représente en référence à la production de 2014, environ 2% du total de la production actuelle et moins en référence à 2 millions de barils jour et plus.Par ailleurs, la déclaration de récupération d'environ 8%du gisement d' Hassi Messaoud avec de nouvelles techniques, d'environ 50 milliards de barils donne moins de 5 milliards de barils. Mais l'on doit prendre en compte les coûts d'investissements additionnels et leur rentabilité par rapport au vecteur prix international qui connait une baisse vertigineuse, en n'oubliant pas que le prix de cession du gaz est indexé sur celui du pétrole. Surtout avec la baisse des recettes, où le cours actuel du Brent fluctue entre 50/55 et le WIT entre 42/45 dollars pouvant encore descendre, les fondamentaux étant la croissance de l'économie mondiale en berne notamment la Chine, et le surplus de l'offre de plus de 2 millions de barils jour. Avec une moyenne inférieure à 55 dollars le baril les recettes de Sontrach risquent d'être largement inférieures aux prévisions de la LFC 2015 de 34 milliards de dollars en rappelant qu'il faille retirer environ 25% de charges pour avoir le profit net de Sonatrach à moins d'un endettement extérieur de cette société. 4.- N'y a-t-il pas lieu d'ores et déjà de penser à un nouveau modèle de consommation énergétique. surtout avec la décision récente du congrès américain d'autoriser les exportations de pétrole/gaz de schiste en direction de l'Europe horizon 2017/2020 (les terminaux sont en construction) , l'entrée de l'Iran dès janvier 2016 et une éventuelle stabilisation en Irak et en Syrie comme l'indique certaines sources récentes sur une éventuelle entente entre la Russie et les USA concernant le régime syrien ? Il y a urgence pour l'Algérie d'un modèle de consommation énergétique qui doit tenir compte des nouvelles mutations énergétiques mondiales dont la rencontre internationale que la France organise dans sa capitale portant sur les changements climatiques. 5.-Cette rencontre veut parvenir à un accord pour l'environnement visant à limiter le réchauffement climatique qui engendre des coûts exorbitants notamment en manière de santé. Les subventions actuelles aux énergies fossiles sont estimées à plus de 600 milliards de dollars, supposant une ré-allocation des ressources financières au profit des énergies renouvelables et devant miser sur l'efficacité énergétique (transport-bâtiments- certaines industries) d'environ 30%, devant trouver un juste milieu, ne devant pas être utopique.