Les Etats unis ont pour la première fois déployé le dimanche 9 août 2015 des chasseurs F-16 en Turquie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) tandis que les raids aériens d'Ankara se poursuivent pour éliminer la guérilla kurde en Irak qui a perdu près de 400 rebelles. Selon des informations communiquées, Six F-16 Fighting Falcon ont été étalés sur la base d'Incirlik sud de la Turquie afin de renforcer la lutte contre l'Etat islamique, a écrit la mission américaine auprès de l'Otan sur Twitter. Un contingent de 300 militaires avait été déployé sur cette base, a précisé Le ministère américain de la Défense. Un accord signé avec la Turquie fin juillet 2015 a permis aux Etats-Unis pour la première fois depuis le lancement de la coalition internationale qui bombarde les groupes djihadistes en Irak et en Syrie il y a un an, de pouvoir faire décoller des chasseurs depuis cette base stratégique et Washington avait jusqu'à présent utilisé des drones armés depuis Incirlik, informe-t-on. Etant membre de l'Otan, la Turquie avait refusé de participer activement aux opérations de la coalition contre l'EI. Mais l'attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), faisant 32 morts et attribué à l'EI a changé la situation. Ainsi Ankara s'est lancé le 24 juillet finalement dans une guerre contre le terrorisme visant simultanément la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'EI en Syrie. Trois raids seulement ont touché l'Etat islamique, la plupart des raids aériens se sont concentrés sur le PKK dont 390 rebelles du PKK ont été tués, a-t-on signalé. L'agence gouvernementale turque Anatolie a affirmé que 390 rebelles kurdes ont été abattus et 400 autres blessés en deux semaines de raids de l'aviation turque situés dans le nord de l'Irak. Le chef de file du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) a pour sa part lancé un appel aux rebelles du PKK et au gouvernement turc afin de mettre fin aux massacres actuels et à engager des négociations. Le coprésident du HDP, Selahattin Demirtas, a déclaré devant la presse dans la ville de Van (est) que «Le PKK doit immédiatement retirer son doigt de la gâchette des armes et déclarer qu'il respecte le cessez-le-feu engagé avec l'Etat turc il y a près de trois ans mais qui a volé en éclats avec les dernières violences».