La JS Kabylie se détache de plus en plus de sa marque. Elle a choqué plus d'un. Les dossiers les plus chauds flottent sur le «tarmac» de l'actualité sportive. Ses supporters ne lâchent pas prise. Ils veulent croire à un retour en force de leur équipe. Dans les bureaux, la température ne baisse pas d'un cran. Ses répercutions se font de plus en plus persistantes mais ne font pas cramer l'espoir d'une population décidée à résister. «Ce qui se passe et se trame contre ce club ne nous dérangent pas, au contraire, ceci démontre qu'ils sont nombreux à vouloir sa ruine, mais elle n'aura pas lieu...», tonne un fervent supporter dans un café du centre-ville de Tizi Ouzou. Du fond de la salle, un autre lui répond «Hannachi doit partir, mais pas l'équipe aya m'dakoul (cher ami). La JSK appartient à nous tous, et nous lui resterons fidèles...Les résultats qu'ils soient bons ou mauvais, la JSK restera le club phare de toute la Kabylie.» Avant de quitter cet endroit, un autre soufflera «c'est quoi cette M... qui étouffe ce club, les ennemis ne sont pas ici, ils sont ailleurs, et le président est aussi le président de cette situation, qu'il quitte et qu'il nous laisse tranquille...qu'il honore sa famille, cette grande famille des Hannachi de Tizi-Ouzou.» Pendant ce temps, Rachid Kara, ce membre fondateur de la SSPA-JSK et ancien dirigeant du club kabyle fait une déclaration au quotidien Liberté dans laquelle il fait parler les dossiers qui caractérisent le fonctionnement de ce club créé en 1946, et qui, à ce jour, est sans siège. «Un club SDF.» Avec toute cette cacophonie, elle s'affiche sur les terrains comme une référence qui traîne derrière, elle, une dette «de 94 milliards de centimes». Rachid Kara refuse de se taire, il refuse de garder pour lui ce qu'il sait et le ronge. Il vient d'engager une procédure judiciaire contre le président de la JSK. A notre confrère, il déclara : «J'ai décidé de porter plainte auprès du procureur de la République pour demander un audit sur la situation commerciale de la JSK. Je n'ai pas d'autres moyens de voir ce qui se passe dans la société, face à la gestion en solo de Hannachi.» Plus encore, Kara évoquera le comportement contraire aux principes qui régissent le fonctionnement de ce grand club. Le président procède à «des retraits d'argent et paie sans consulter les actionnaires. Nous n'avons jamais, dira-t-il, été associés à la gestion de cette société». Poussant sa colère et faisant parler les documents, il fera rappeler à celui qui veut bien l'entendre ou le lire que le code du commerce ne pardonnera pas aux actionnaires notamment sur la dette de 94 milliards de centimes du bilan de 2013. Ils ne sont pas à l'abri des conséquences fâcheuses qui pourront en découler. «Les actionnaires doivent savoir d'où provient cette dette et comment elle est justifiée ?», s'interrogera-t-il. Le film de cette triste histoire débouche sur le refus du commissaire aux comptes de communiquer sur ce dossier relatif à la gestion du club. Pour Rachid, il s'agit d'une gestion «hasardeuse», le président de ce club n'a aucune compétence «ni aucune connaissance pour gérer la société commerciale SSPA-JSK, ce qui a entraîné des irrégularités et infractions répétées au code du commerce.» Frisé et dégoûté par cette manière de faire, il révèle qu'il a joué et joue encore à un jeu qui ne fait qu'enfoncer le club vers le fond des océans. Ce que beaucoup condamnent et se mobilisent pour que justement ce club qui renferme toute une histoire ne meurt pas par la faute de ce Monsieur qui a de tout temps navigué à vue. Kara, ne se tait pas, il montre du doigt les actionnaires qui préfèrent s'emmitoufler dans un silence étonnant que de réagir au grand jour pour cracher la vérité. Kara n'hésitera à montrer du doigt ceux qui piègent ce club, ce sont «ses actionnaires qui n'ont pas brillé par leur silence, au contraire, cautionnent toutes les irrégularités et la mauvaise gestion. Ces anciens actionnaires avaient des actions qui n'étaient pas régularisées et estimées à 7,5 milliards de centimes...Ce sont ces actionnaires, faut-il le rappeler qui «ont également élu Hannachi président de la SSPA, ce qui sous-entend que depuis la création de la société, il n'a jamais été président, donc tout ce qu'il a signé est irrégulier. Ils doivent savoir qu'ils ont des responsabilités sur la dette contractée par la société.» En faisant parler les riches archives du club, pas aussi archives que ça, Rachid démontre sur un autre livret que ce club se fissure chaque jour un peu plus. «La JSK est en danger.» Quatre ans durant, explique-t-il, cette équipe tente de se maintenir à la surface par des recrutements catastrophiques, en vain. Il avouera qu'il n'a rien contre Hannachi, «mais c'est la JSK qui a quelque chose contre lui, au vu de ses mauvais bilans et de sa mauvaise gestion», insistera-t-il. Il appellera les supporters de la JSK à être derrière leur club, «votre club est en danger. Il faut être derrière lui. Il faut venir nombreux samedi à la rencontre face au CS Constantine, de faire attention aux dépassements et de ne pas répondre aux provocations pour éviter une suspension du stade comme ce fut le cas l'année passée.» Un appel d'un homme soutenu par des milliers de supporters dont d'anciens joueurs qui refusent d'abandonner cette lutte qu'ils considèrent comme légitime. La question est lâchée, la confrontation sportive aura-t-elle lieu un jour, où et de quelle manière ? Dossiers contre paroles ? Restons à l'écoute de ce débat qui finira bien, nous sommes convaincus par une entente très sportive, pour le bien du club et de sa marque.