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La guerre des prix fait rage
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 09 - 2015

La pomme de terre, légume du pauvre, est pour la énième fois sous la mainmise d'une clique intouchable, au vu et au su de tout le monde au niveau de la wilaya de Mascara.
Il est déplorable de voir que ces mêmes énergumènes parias, qui font et défont la cotation des fruits et légumes en adoptant des tromperies sur la marchandise ou dernièrement les prix connaissent et en même temps subissent des hausses vertigineuses à l'exemple de la pomme de terre, la carotte et l'indispensable navet. La wilaya de Mascara, qui dispose sur son territoire plus de 150 chambres froides, pour un volume positif de 200 000m3 touchant les fruits et légumes et environ 4 500 m3 pour le volume des chambres froides dites négatives affectées aux viandes rouges et blanches n'arrive plus à maîtriser une profession qui perdure. L'objectif réel de ces frigos industriels, disposés, rappelons-le, grâce a l'Etat-providence, qui a investi des sommes faramineuses afin de réguler le marché de la pomme de terre, a complètement perdu la main, c'est-à-dire son droit de regard dans ce qui se passe réellement dans ces fameuses chambres froides et qui ont été transformées en véritable succursale de rétention de stock et autres pénuries maquillées. La création de plusieurs Epic, sous la tutelle du ministre de l'Agriculture, tels que Proda, Magoran, Magmos qui sont agréés d'acquérir la pomme de terre auprès des agriculteurs pour la placer dans des chambres froides disséminées à travers le territoire de la wilaya, pour la déstocker par la suite en phase où la pomme de terre est réduite sur le marché. La crise serait-elle cernée ? Il est encore trop tôt pour le confirmer haut et fort, comme aiment à le souligner les responsables à chaque flambée des prix. D'autant que plusieurs manèges entrent en ligne où la plupart des prédateurs, communément appelés : grosses patates connues sur la place publique chemine complètement à l' encontre de la ligne directrice proposée originellement par le ministère de l'Agriculture. En un mot, il faudrait s'attendre, selon le baromètre mercuriale, à une autre hausse programmée du tubercule devenu d'ailleurs, une tradition d'une très mauvaise saveur, et dont le prix pourrait atteindre la barre des 120 DA le kilogramme ( !?). Le prix de 60 DA le kilogramme qui est concédée actuellement sur le marché du gros n'aménage nullement notre clause de travail des plus pénibles, et dont sûrement vous connaissez l'existence, à l'exemple des prix fluctuants des engrais, une main-d'œuvre agricole introuvable, trop onéreuse et autres problèmes climatiques et bureaucratiques, dont nous sommes victimes, recouvrent à peine nos dépenses qui se chiffrent en centaines de millions, explique un gros fellah de la région de Mascara. Les prétextes climatiques, pénuries, fisc, désengagement de l'Etat vis-à-vis de ces nouveaux gros riches paysans (?) et autres dessins déloyaux, qui sont devenus légion pour faire cuisinier les consommateurs et autres ménagères dont le salaire de misère ne fait plus recette, ne sont plus palpables pour les ventres creux. Une dangerosité réelle, de l'avis de plusieurs personnes averties, qui voit dans la mercantilisation de ce juteux secteur de la patate une mauvaise passe, qui n'est pas loin de porter préjudice à l'agriculture, et ce, contrairement à ce qui se réalise dans les autres pays voisins. Ce qui est le plus dangereux dans ce jeu, c'est que la plupart des propriétaires des chambres froides se préoccupent de cette nouvelle manne de l'Etat providence au détriment d'une population résignée, qui demeure pour le moment silencieuse devant ce volumineux permis de voler à outrance. Un point de vue que partage un économiste de l'Université de Mascara, qui dira-t-il : «Vu ce grand dérapage qui est dû à un lobby agricole puissant soutenu par des voyoucrates en col blanc domine le marché et monte les uns contre les autres où le seul perdant est l'Algérie, car l'élément spéculatif prend le dessus sans que l'Etat, qui pourtant distribue cette manne financière à outrance n'intervient plus pour mettre de l'ordre dans les rangs des grosses patates.» Néanmoins, enchaîne-t-il, le marché souffre de l'absence des règles qui définissent les rapports entre ce qu'on appelle communément l'offre et la demande. C'est tout le système d'intermédiation qui s'est complètement englouti dans les textes et autres arrêtés qui entravent l'épanouissement du secteur de l'agriculteur. La distribution des richesses aux seules producteurs et autres gros fellahs via une manne financière des plus ahurissantes n'a pas eu l'effet escompté, ou ni le pnda, pndra et autres solutions qui contribuent à favoriser l'intégration de l'économie nationale à partir de ces interactions n'est venue corriger les bavures à répétition au niveau des exploitations agricoles. Devant cette hémorragie des deniers publics en se rendant compte que le soutien de l'Etat prévu pour la régularisation du marché de la pomme de terre ne profite qu'à un clan précis gavé par un argent fou jeté par les guichets des banques. Le ministère de l'Agriculture, qui empile à sa manière des erreurs monumentales, en instituant dernièrement la création d'une autre institution pour la validation des volumes stockés ou déstockés, pour que les différents détenteurs puissent jouir de la prime de l'Etat via d'anciens contrôleurs qui faisaient partie de la direction des services agricoles. Dans cette affaire, selon, des fonctionnaires de la Dsa de la wilaya de Mascara rencontrés n'ont pas voulu trop converser sur ce sujet, vu que le problème réside précisément dans ce volet, où les milliards réservées à la location des chambres froides, ainsi que les différentes primes allouées par l'Etat aux différents intermédiaires sont peu ou prou respectées. Dans cette optique, s'agissant de la manipulation d'argent, l'agriculteur, qui est toujours gagnant, vend son produit qui reste toujours dans les locaux, dits chambres froides, appuyés par la manne de l'Etat réconfort. Loin de faire un thème de propagande, les responsables centraux du ministère de l'Agriculture, savent incontestablement que l'agriculture algérienne est encore loin des espérances avancées qui s'est avéré une faillite du système agricole. A l'heure actuelle, aucun bilan n'est venu confirmer ou infirmer si une quelconque politique agricole au niveau de la wilaya tient la route, comme aiment à le reproduire certains officiels devant les médias lourds pour se faire voir. La question qui revient à chaque fois devant ces scènes de gros sous de l'Etat providence reste à savoir à qui exactement profitent les profits de ces cercles très fermés. Pour plus de preuve : la pomme de terre est cédée à 100 DA, la carotte et la tomate à 80 DA, le navet à 70 DA, la salade verte à 120 DA, les oignons à 50 DA, le poivron d'une qualité douteuse à 120 DA. Les viandes rouges, d'ailleurs, intouchables, se monnayent aux alentours de 1 300 DA le kilogramme, les viandes blanches, on notera qu'à l'exemple les abats de poulet sont bradées à 350DA/kg. Les produits de la mer, c'est-à-dire la sardine, qui était le poisson des pauvres est cédée au prix fort de 500 DA/le kg au niveau du chef- lieu, à l'exemple des autres régions de la wilaya. Les poissons blancs, quant à eux, demeurent hors de portée des bourses moyennes. La liste est longue, et même des pages entières de notre journal ne pourrait contenir les abus et autres excès des prix enregistrés dernièrement sur les produits de première nécessité qui ont accusé une flambée destructrice, à l'exemple des légumes secs, du sucre, du café où certains grossistes se sont permis d'augmenter le prix des différents huiles mises sur le marché en toute impunité. Pourtant, il paraît que la loi face à ce phénomène persistant de spéculation est claire, ce qui donne droit aux responsables concernés à intervenir lorsqu'il est constaté des hausses injustifiées, à l'exemple du prix du sucre qui oscille entre 110 et 120 dinars le kilogramme, 550 DA le kilogramme de café de qualité douteuse. Les légumes secs ont carrément vu leurs prix tripler à l'exemple des pois chiches et des pois cassés, où le nouveau prix a été fixé à 200 dinars le kilogramme. Le droit de regard de l'Etat, devant cette situation gangreneuse dans le marché des fruits et légumes, est vivement souhaité par une population qui ne peut plus joindre les deux bouts, qui depuis un certain temps n'a plus le droit à l'accès à la patate et autres grosses légumes, dont les prix se sont complètement envolés. Quand certains responsables dans la wilaya de Mascara se font servir par camionnettes entières de fruits et légumes, le peuple est tout nu!

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