Combien de chômeurs, de victimes de la tragédie nationale, quel taux d'analphabètes s'il y a toujours des litiges sur les statistiques ? Quel programme économique serait-il susceptible de répondre aux demandes quand son élaboration est basée sur des données litigieuses ? Quand avons-nous pu ignorer toute inquiétude au regard du fait qu'à la fois le gouvernement, l'opposition et les experts ne sont jamais d'accord sur la sincérité des statistiques ? Il est remarqué qu'il y a deux défis qui n'ont pas été relevés malgré les intentions (les volontés ?) qui n'ont pas manqué. La prospective et statistiques sont des thèmes très polémistes. Si on n'accorde pas de la crédibilité aux statistiques, si les méthodes de leur recueil et de leur traitement n'acquièrent pas le consensus, ne sont pas frappées du label scientifique, les appréciations sur les données qualitatives et quantitatives ne seront pas seulement convergentes, mais seront contradictoires et alimenteront la source des instabilités et des insécurités, car il sera toujours reproché au gouvernement de naviguer à vue et de ne tenir compte que des conjonctures façonnées par des rapports de force. La prospective ? Il faudra dépoussiérer toutes les capacités intellectuelles «dormant» dans les institutions. Cela fait depuis longtemps que l'on n'en parle plus. De plus en plus, la bataille autour des statistiques creuse davantage le doute. Il y a des chiffres que donnent les pouvoirs publics et il y a des chiffres que donnent les experts indépendants, comme il y en a également ce que donne l'opposition. Il en est ainsi de l'évaluation du nombre de pauvres, du taux de chômage, du nombre de logements construits, du nombre de manifestants. Quelle inégalité de perspectives scolaires et sociales pour les enfants des différentes catégories sociales ? Quelle est la classe la plus touchée par le chômage, entre les ouvriers et les cadres ? Il y a toujours eu des litiges sur les taux de chômage, de précarité, d'exclusion sociale, et quand il y a litige, forcément les politiques de réintégration sociale et de solidarité nationale ne peuvent pas être ajustées à hauteur des exigences.