«La loi d'orientation sur la recherche scientifique a pour objectif de faire intégrer la recherche scientifique dans le domaine économique et social à travers l'exploitation des résultats de la recherche pour le développement», a précisé, jeudi à Alger, le directeur de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur, Abdelhafid Aourag. Lors d'une réunion du Conseil d'évaluation de la recherche (CNER), jeudi à Alger, le directeur a expliqué que «la loi d'orientation sur la recherche scientifique vise à renforcer le système législatif de la recherche scientifique en Algérie». Abdelhafid Aourag a souligné que «cette nouvelle loi prévoit également le transfert des résultats de la recherche et des connaissances vers le monde socioéconomique après définition des thèmes des recherches scientifiques en fonction des besoins nationaux». L'Algérie, a déclaré le directeur, selon les statistiques, compte 30 000 chercheurs officiellement opérationnels au niveau des universités, 2 800 chercheurs au niveau des centres et unités de recherche qui dépendent du secteur de l'enseignement supérieur, et 1 200 chercheurs. Selon lui, ces statistiques indiquent qu'«il ya un véritable déséquilibre entre la recherche au niveau de notre tutelle et au niveau des autres secteurs. La recherche est concentrée dans les universités». Cette loi, explique le conférencier, «vient corriger ce déséquilibre en essayant de mettre en place des mécanismes essentiels pour officialiser et rationaliser la recherche dans les secteurs socioéconomiques». Il est important «d'établir des synergies entre les laboratoires de recherche et les universités et de les associer concrètement à l'économie nationale», a souligné le directeur. La nouvelle loi prévoit aussi la valorisation des diplômes en mettant en place une hiérarchie au niveau du secteur socioéconomique par la mise en place de structures de recherche «partout dans les pays. 80% des chercheurs sont dans le secteur socioéconomique et 20% sont dans le secteur universitaire, malheureusement ce n'est pas le cas pour l'Algérie. Ainsi, cette loi permettra non seulement de faire la promotion de la recherche au niveau de ce secteur mais aussi de rétablir l'équilibre». En vue d'améliorer la visibilité des universités algériennes pour qu'elles soient mieux classées au niveau international, l'article 34 prévoit la création d'un établissement public à caractère scientifique et technologique qui sera chargé de la réalisation des programmes de recherche scientifique et de développement technologique. Ce département prévoit de prendre des mesures pratiques, dont la sensibilisation des enseignants et chercheurs quant aux procédures de publication des articles dans des revues scientifiques internationales. Dans le contexte du classement mondial, le ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, a précisé dernièrement, qu'«il y a un grand nombre d'enseignants qui contribuent dans des revues internationales mais sans mentionner les établissements auxquels ils appartiennent». Cela, avait regretté le ministren «nous fait perdre beaucoup de potentialités d'être mieux classés». Pour rappel, le nouveau texte de loi qui comporte 60 articles, propose la mise en place de mécanismes pour désigner les programmes nationaux prioritaires de recherche. Tous les départements ministériels peuvent proposer les domaines et les volets de recherche jugés prioritaires à travers la mise en place de comités sectoriels. A noter que le projet de loi d'orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique a été adopté à la majorité des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.