Les participants aux travaux du premier séminaire national d'évaluation des centres intermédiaires des soins en addictologie ont appelé, lundi dernier, à Batna, pour une «stratégie nationale fondée sur la proximité». Lors de cette rencontre organisée au centre anti-cancer de Batna par la Direction générale de la prévention et de la promotion de la santé, en coordination avec la direction de wilaya de la santé et de la population, les intervenants, notamment des médecins, des académiciens et des acteurs de la société civile, ont insisté sur la nécessité d'intensifier l'action de proximité pour «toucher le maximum de toxicomanes» et les conduire à «prendre conscience de leur situation en les informant des moyens mis à leur disposition pour vaincre leur addiction». Passant en revue les efforts déployés par l'Etat pour le renforcement de la prise en charge des toxicomanes et la lutte contre ce fléau, le Pr Mohamed Chakali, sous-directeur de la population et de la santé mentale au ministère de la Santé, a relevé que l'action de proximité «aide les toxicomanes à surmonter leur dépendance». Pour ce responsable, une «stratégie de proximité consiste à aider le toxicomane à comprendre sa maladie et à être conscient de son problème d'addiction». Le Pr Chakali a souligné, dans ce contexte, que la lutte contre ce fléau social constitue «un problème de santé publique et un axe majeur de l'action préventive mise en œuvre par le ministère de la Santé». Un programme portant sur la réalisation, dans différentes wilayas du pays, de 15 centres hospitaliers spécialisés, de 53 centres intermédiaires et de 185 cellules d'écoute et d'orientation, a été lancé par la tutelle pour offrir «un environnement adéquat à la prise en charge thérapeutique des toxicomanes», a rappelé le Pr Chakali. Les participants à cette rencontre, qui ont insisté particulièrement sur la prévention, ont mis l'accent sur l'importance du travail de proximité qui demeure le moyen de lutte le plus approprié et le plus efficace contre ce fléau. La nécessité de doter les Cisa de moyens nécessaires et d'équipes pluridisciplinaires, composées de médecins, de psychologues et d'assistants sociaux pour assurer le suivi et l'accompagnement de cette catégorie fragilisée, a également été mise en exergue. Il a été suggéré, dans ce contexte, la création des»centres de cure» en complément aux Cisa, et l'implication des différents intervenants sur les plans éducatif, sécuritaire, judiciaire, médiatique et religieux dans le processus de sensibilisation. L'accent a été également mis par les séminaristes sur «le manque de personnel», le développement de programmes de lutte et de prise en charge et la création d'un portail électronique de collecte de données et d'informations liées à cette question.