Cela ne s'embrasait pas assez vite, alors Netanyahou a donné un coup de pouce : non seulement l'Esplanade des Mosquées est devenue inaccessible aux Palestiniens, mais l'armée, épaulée par les colons s'est déployée un peu partout pour provoquer des affrontements, tandis que les commerçants de la vieille ville de Jérusalem sont agressés en permanence par des juifs dits «extrémistes» qui ont carte blanche pour commettre leurs exactions. L'intifada avance, elle ne craint rien. Elle ne s'arrête pas, ni recule ni ne succombe, malgré la sauvagerie de l'occupation, la sévérité de ses mesures et de sa politique. Elle avance orpheline, tire sa force et sa vigueur d'Allah, et s'inspire des âmes des martyrs», (sheikh Nafez Azzam, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, 13 novembre). Certains discutent encore pour savoir si ce qui se passe en Palestine occupée est bien une « intifada » ou non, 45 jours après le déclenchement du soulèvement populaire, où la «guerre des couteaux» voisine avec les manifestations, et où les tirs contre les colons et soldats de l'occupation alternent avec les lancements de pierres et de cocktails Molotov. Pour ceux-là, l'Intifada correspondrait à un certain schéma, qui ne s'applique pas à la situation actuelle. Quoiqu'il en soit, l'Intifada se poursuit, se développe et s'étend en Cisjordanie , mais a reculé dans les territoires occupés en 48, à cause des multiples pressions exercées, notamment par l'Autorité palestinienne et des partis arabes palestiniens participant aux élections du Knesset sioniste. Mais, comme le disent des responsables palestiniens de ces territoires occupés, la répression sioniste qui s'est abattue sur eux depuis le début du mois d'octobre dernier reste plus pernicieuse que celle qui s'abat sur les Palestiniens des autres territoires et de ce fait, elle est moins médiatisée. De plus, des Palestinien de 48 ont été victimes de coups de couteaux dans plusieurs localités, ont été expulsés de leur travail de plusieurs entreprises et interdits d'entrer dans certaines localités coloniales et les arrestations se poursuivent, pour divers motifs. En Cisjordanie , la période qui s'est écoulée a été marquée par la recrudescence des attaques au couteau et à la voiture, notamment dans la région d'al-Khalil, qui est entièrement bloquée par les sionistes, qui en ont fait une prison. Le caractère populaire de l'Intifada dans la région d'al-Khalil n'est plus à démontrer : des dizaines de milliers de manifestants, rassemblant hommes, femmes, jeunes, vieux, enfants, des familles entières, qui réclament le retrait des colons et de leur armée et leur réappropriation de leurs lieux saints, en premier lieu al-Haram al-Ibrahimi. En attendant la libération, les manifestants réclament les corps de leurs martyrs, depuis que les sionistes ont pris la décision de les confisquer et de marchander leur retour aux familles. Dans les régions de Bayt Lahem et Ramallah, à proximité de la ville d'al-Quds, l'Intifada s'étend également, et de plus en plus de jeunes, de syndicats, d'étudiants, ont décidé de suivre le mouvement, d'autant plus que les criminels de l'armée sioniste ne laissent aucune autre alternative. Toutes les occasions nationales deviennent des occasions pour accentuer la lutte contre l'occupant. Dans les autres régions, les manifestations prennent de l'ampleur comme aux alentours de Tulkarm, et les opérations contre les sionistes sont menées aux barrages de l'armée d'occupation.