Les forces israéliennes ont multiplié, hier, leurs agressions contre les Palestiniens, notamment en Cisjordanie occupée, quelques heures après le départ de l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, de la région où il a de nouveau tenté en vain de réactiver le processus de paix israélo-palestinien. A El-Khalil, en Cisjordanie occupée, un cadre du mouvement de la résistance palestinienne Hamas, Ali Ismaïl Ali Souweïti, a été assassiné dans la matinée lors d'une opération de l'armée sioniste à Beit Awa, selon des sources palestiniennes. Dans un communiqué publié dans la bande de Ghaza, le Hamas, qui contrôle depuis juin 2007 ce territoire soumis à un blocus israélien depuis cette même date, a dénoncé «l'assassinat du martyr Souweiti», estimant que cette agression menée par l'armée sioniste constitue une «escalade contre la résistance palestinienne». Le mouvement Hamas a en outre réaffirmé que «seule la résistance est susceptible de repousser l'ennemi et de l'éradiquer de la terre de Palestine». L'assassinat de Souweiti est survenu quelques mois seulement après le meurtre à Dubaï (Emirats arabes unis) de Mahmoud Abdel Raouf Al-Mabhouh, un haut responsable du Hamas. Le crime a été imputé aux services de renseignements israéliens (Mossad). L'armée d'occupation israélienne qui poursuit sans répit ses agressions contre les Palestiniens, par notamment des arrestations massives de jeunes a, en outre, détruit la maison d'un prisonnier palestinien dans le sud d'El-Khalil, en Cisjordanie, ont indiqué des sources palestiniennes, ajoutant qu'un Palestinien est tombé en martyr lors de cette opération sioniste. Toujours en Cisjordanie occupée, les forces d'occupation ont arrêté lundi neuf Palestiniens dont l'identité n'a pas été dévoilée. Dimanche, des dizaines de colons juifs ont fait irruption dans la ville de Aïn el-Maleh dans le nord de la Cisjordanie, et commis des agressions contre ses habitants en vue de les expulser de leurs propres terres. Selon un rapport du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés (OCHA), les autorités israéliennes continuent d'expulser les Palestiniens et de détruire leurs maisons. Ce rapport publié samedi par le centre d'information de l'ONU au Caire a indiqué que les autorités occupantes ont procédé ces derniers jours à l'expulsion d'un Palestinien dès sa sortie de prison après 9 ans de détention dans les geôles israéliennes. En outre, l'administration civile israélienne avait détruit, du 14 au 21 avril en cours, huit maisons appartenant à des Palestiniens à Beit-Lehm, en Cisjordanie, sous prétexte qu'ils ne possèdent pas d'autorisations de construction, selon le même document. Par ailleurs, sept ordres d'arrêt de construction ont été délivrés à cinq Palestiniens dans le village de Helhoul (El-Khalil) et à El Nabi Ilyas (Kalkiliya), indique le rapport de l'OCHA. Les autorités israéliennes avaient également procédé à la fermeture de toutes les issues menant à la Cisjordanie du 17 au 20 avril, interdisant l'accès à tous les Palestiniens même ceux qui détiennent des autorisations, rappelle le même texte. La politique israélienne d'expulsion et les dangers du décret militaire 1650 portant expulsion de milliers de citoyens palestiniens de Cisjordanie seront débattus prochainement au sein de la Ligue arabe au Caire. La nouvelle vague d'agressions israéliennes contre les Palestiniens survient quelques heures après la fin du périple de l'émissaire américain George Mitchell dans les territoires occupés où il a eu une série d'entretiens avec des responsables palestiniens et israéliens. Cependant, la tournée de M. Mitchell, la énième dans la région dans le cadre des efforts des Etats-Unis de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens suspendus fin 2008, n'a débouché sur aucun résultat concret. Après avoir annoncé une nouvelle visite en mai dans les territoires palestiniens, l'émissaire du président Barack Obama a invité le président palestinien Mahmoud Abbas à se rendre en mai à Washington, dans l'espoir de lancer des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens. Ces discussions dites «de proximité» et qui devaient être menées par l'intermédiaire de M. Mitchell ont été étouffées dans l'œuf par la décision israélienne en mars dernier de construire 1 600 nouveaux logements juifs dans un quartier de la Ville sainte, capitale du futur Etat palestinien. Cette mesure avait provoqué la colère des Palestiniens qui exigent l'arrêt total et complet de ces activités illégales avant toute reprise des négociations de paix directes, interrompues depuis les agressions israéliennes sur Ghaza (décembre 2008/janvier 2009).