Des textes sont en voie d'élaboration pour mettre un terme à l'anarchie qui sévit dans ce secteur stratégique. C'est la fin du désordre prévalant dans le secteur de l'audiovisuel, d'après les dires du président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), Miloud Chorfi, précisant que le ministère de la Communication s'attelait en coordination avec l'instance qu'il dirige à l'élaboration des textes d'application pour la réglementation du secteur de l'audiovisuel qui connaît une «anarchie» dans sa gestion. Intervenant lors d'une conférence sur le rôle des médias audiovisuels dans la promotion des droits de l'Homme, M. Chorfi a souligné la nécessité de «mettre un terme à l'anarchie» qui caractérise la gestion des chaînes de télévision privées, précisant que l'instance qu'il préside s'attelait en coordination avec le ministère de la Communication à l'élaboration des textes d'application y afférents. Sur les 45 chaînes de télévision privées qui diffusent leurs programmes en Algérie, seulement cinq sont autorisées. Les autres émettent à partir de l'étranger, a-t-il indiqué, insistant sur leur nécessaire réglementation pour les mettre en conformité avec le droit algérien. L'émission à partir de l'étranger coûte très cher à ces chaînes dans la mesure où elles payent aux satellites étrangers un montant mensuel de quatre milliards de dinars dont «on ignore la source». L'Etat a pris des mesures à cet effet en chargeant l'entreprise télédiffusion d'Algérie (TDA) d'«imposer à ces chaînes un cahier des charges», a fait savoir le M. Chorfi. Le président de l'ARAV a évoqué les «mise en garde adressés quotidiennement aux responsables de chaînes de télévision privées au sujet de certains de leurs programmes qui «ne correspondent pas aux mœurs, aux principes et à la religion du peuple algérien». Après avoir rappelé que l'instance qu'il préside avait adressé quatre avertissements officiels à des chaînes privées, il a souligné que l'ARAV «a vocation à accompagner ces chaînes pour renforcer et protéger les droits de l'Homme». M. Chorfi a tenu à rappeler aux médias «l'importance de leur rôle dans le développement du système de protection des droits de l'homme en Algérie», mettant par la même occasion en garde contre «les situations d'ambiguïté induites par l'ignorance de ces droits et l'indistinction entre droits et devoirs dans la profession». «Il arrive que ces chaînes privées feignent d'ignorer l'intérêt général, voire la sécurité nationale du pays, sous le couvert du droit du citoyen à l'information ou à travers le parti pris et les jugements stéréotypés.» Le président de l'ARAV a qualifié «les dépassements» enregistrés lors de la diffusion de certains programmes de chaînes de télévision privées d'«erreur de débutant», se félicitant par ailleurs que ces chaînes aient réussi à détourner le téléspectateur algérien de certaines chaînes étrangères qui «diffusent des messages de haine». Dans une déclaration à l'APS en marge de la conférence, M. Chorfi a indiqué que «l'installation officielle de l'instance qu'il préside interviendra prochainement», rappelant le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée nationale de la presse (22 octobre), dans lequel il a enjoint au gouvernement de «parachever l'arsenal juridique régissant les activités liées ay secteur de l'Information, notamment en ce qui concerne la régulation dans les domaines de la presse écrite, et de l'audiovisuelle». La conférence a été organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) en collaboration avec l'ARAV et en présence de parlementaires, d'universitaires et de représentants de nombre de ministères, de la DGSN et d'organisations de la société civile.