Terrorisme, trafic d'armes, narcotrafic, contrebande et immigration clandestine sur le continent africain rencontreront prochainement de nouvelles barrières sécuritaires. En effet, l'entrée effective en service de l'Afripol, dont le siège a été inauguré dimanche à Alger, est annoncée pour janvier 2016, soit au lendemain du sommet des chefs d'Etat africains prévu dans quelques semaines. Intervenant hier lors d'une conférence de presse tenue à l'issue des travaux de deux jours de la réunion des chefs et inspecteurs généraux de police africains, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel a indiqué que les bureaux est moyens d'Afripol Alger sont déjà à la disposition des services concernés que ce soit au niveau national ou pour tous les représentants des pays adhérant à ce nouveau pôle sécuritaire, soulignant l'existence de cinq sous-régions liées à cette structure principale. Le général-major a tenu à préciser que la coopération sécuritaire entre les pays d'Afrique dans le cadre de l'Afripol n'évacuera aucune autre possibilité de coopération qu'elle soit régionale ou internationale, à savoir, celle avec l'Interpol. Il explique concernant la vocation du nouveau mécanisme de sécurité, censé aider à rehausser le niveau de vigilance et faire face aux nouveaux défis sécuritaires qui secouent le continent, qu'il sera notamment question de formation, de mise à niveau des polices des différents pays africains, de modernisation des moyens matériels de ces institutions et d'échange permanent de renseignements et d'expérience. Le DGSN a noté, pour ce qui est des travaux de la conférence à Alger à laquelle ont pris part une centaine de participants représentant 33 pays, que le débat et les propositions ont été d'un grand succès permettant à la fois d'exposer les rapports des quatre précédentes conférences et d'examiner les projets du statut d'Afripol ainsi que d'échanger les vues sur des questions sécuritaires communes. «La réflexion engagée dans le cadre de cette réunion pour l'examen des projets de statuts d'Afripol, de son programme et des postes des divisions proposées, nous a conduits à faire valoir la variété des interdépendances et à enrichir la notion de sécurité par une nouvelle dimension qui obéit au contexte africain», a souligné M. Hamel, indiquant une vision commune pour la prise en charge des questions policières au niveau du continent africain qui, selon lui, «doit transcender le cadre limitatif dans lequel tel ou tel élément jouerait un rôle plus exclusif que l'autre». Il conclut que la transnationalisation des défis et des menaces constitue une donnée fondamentale dans la prise en charge des statuts rendant vaine toute idée de sécurité séparée. De son côté, le commissaire du Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union africaine, Smail Chergui, a affirmé que «la création d'Afripol servira au niveau continental à assurer la coordination et la coopération des services des polices africaines». Il a ajouté que la situation «s'aggrave davantage avec la progression du terrorisme, la traite des hommes, le trafic d'armes et de la drogue, la cybercriminalité ainsi que de nouveaux aspects du crime organisé transformant l'Afrique en un point de passage international des différentes activités de contrebande». Par ailleurs, les participants à la réunion des chefs de police africains ont adressé hier une lettre de remerciements et de reconnaissance au président de la République Abdelaziz Bouteflika pour l'attribution par l'Algérie d'un siège au Mécanisme africain de coopération policière (Afripol).