Après une grève de trois jours les 13, 14 et 15 décembre, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a tenu, hier, un sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce nouveau mouvement de protestation a été soulevé afin de remettre une plateforme de revendications à la tutelle qui, elle, avait souvent refusé de prêter la moindre considération aux représentants du Cnes, comme le confirme d'ailleurs son secrétaire général, Malik Rahmani que nous avons joint par téléphone. «Tenant notre sit-in devant le département du ministère, nous avons été informés de l'absence du ministre et par conséquent la discussion sera abordée avec le chef de cabinet ou bien avec le secrétaire général du ministère, et c'est ce que nous avons refusé». «Nous n'avons pas déposé notre plateforme de revendications, et la grève sera maintenue après les vacances, voire les 5, 6 et 7 janvier 2016», a-t-il fait savoir. Le mouvement de grève a rencontré un suivi timide à Alger avec 40% seulement, à cet égard, Malik Rahmani a souligné que «60% des enseignants, surtout en sciences sociales et humaines sont des vacataires et ne sont pas concernés par la grève». Affirmant que selon une vingtaine de rapports préliminaires des sections locales du syndicat, le taux de suivi de l'ordre est de 75%, et les taux les plus élevés sont enregistrés dans les universités du sud et des Hauts Plateaux et dans certaines structures, il a atteint 100%. «Les universités de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Batna sont totalement à l'arrêt», a-t-il précisé. Exigeant l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des enseignants et la mise en place d'un vrai partenariat de dialogue avec la tutelle incluant un plan pour l'avenir de l'Université algérienne, les travailleurs, le Cnes appellent, également, à l'organisation d'assemblées générales des sections pour enrichir la plateforme de revendications et dégager les moyens à même de les faire aboutir, et au boycott des journées sur le LMD prévues par la tutelle. Plusieurs autres points ont été abordés, entre autres, la sauvegarde de l'université, la satisfaction inconditionnelle de la plateforme de revendications, la mise en œuvre inconditionnelle du protocole d'accord signé par le Cnesto et l'administration rectorale, la reconnaissance inconditionnelle du statut de partenaire social à part entière des sections et des instances nationales du Cnes. L'arrêt immédiat du harcèlement administratif contre les enseignants en général et les syndicalistes en particulier constitue un autre point important posé par les protestataires.