C'est aujourd'hui que le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) entamera ses trois jours de protestation pour «dénoncer la situation de déliquescence générale qui règne dans le secteur». Le CNES, à travers son secrétaire général, Malik Rahmani, se dit particulièrement déçu par l'attitude du ministre de tutelle, Tahar Hadjar, qui a complètement ignoré les revendications des enseignants. «Les réponses de Hadjar, jeudi au Parlement, indiquent une indifférence totale pour le quotidien des universitaires», explique M. Rahmani, contacté hier par El Watan. Le syndicat a donc maintenu son appel à l'arrêt des cours à travers les universités et centres universitaires du pays, tout en se déclarant «disponible» au dialogue. «Nous tenons à préciser que nous n'avons pas appelé à une grève, mais à trois jours de protestation. Les examens seront donc maintenus s'ils sont programmés, seuls les cours sont boycottés. La relation de travail n'est pas encore totalement interrompue», précise encore M. Rahmani, en réponse au ministre ayant reproché au CNES de ne pas avoir procédé au dépôt d'un préavis de grève. «Mais ce dépôt ne saurait tarder, en l'absence de réponses concrètes», estime le représentants du cnes. Le syndicat dénonce la dégradation du pouvoir d'achat des fonctionnaires. Sur les banderoles déjà affichées au niveau de plusieurs universités du pays, la détresse quotidienne de ces fonctionnaire est exprimée. Que reste-t-il d'un salaire de 45 000 DA duquel il faut soustraire au minimum 20 000 DA de loyer ? Le syndicat interpelle les pouvoirs publics sur la «précarité» des conditions de vie des universitaires, privés des formules d'aides au logement. Un quota de logements leur a été promis mais, selon le Cnes, «30 000 enseignants ne sont pas logés». M. Rahmani est catégorique : «Seuls 13% du programme destiné aux enseignants du secteur ont été réalisés.» Le Cnes dénonce aussi l'indifférence de la tutelle face aux préoccupations de la communauté universitaire concernant la qualité de l'enseignement. «L'organisation d'une conférence sur l'évaluation du système LMD en éludant les autres segments de l'enseignement universitaire est une aberration», soutient M. Rahmani, qui appelle à un débat général sur l'enseignement supérieur. A rappeler que le Cnes a appelé à un rassemblement, mardi, devant le ministère de l'Enseignement supérieur, pour conclure cette étape du mouvement de protestation, qui sera suivi d'une autre grève de trois jours, après les vacances, le 6 janvier.