On peut souffrir de colique néphrétique, et contribuer brillamment trois jours plus tard à la conquête d'un énième titre de son équipe. Enfin, il peut. Lionel Messi, génie incontesté, a débloqué une rencontre compliquée pour le Barça. Un but exceptionnel, malgré un contrôle de la main, qui ouvre le chemin de la victoire aux Catalans. C'est ensuite Luis Suárez qui achève les Argentins, par deux fois. Face à River Plate, les hommes de Luis Enrique ont remporté le Mondial des clubs pour la troisième fois depuis 2000. Une performance remarquable. Contrôle de la main, puis but Rapidement, Messi et les siens squattent le ballon. Remis de sa maladie, le n°10 du Barça se balade au milieu de terrain et subit le marquage infernal de Ponzio. Le plan dessiné parMarcelo Gallardo semble clair : un pressing très haut, des coups de pied arrêtés – arme fatale de River –, et quelques contres bien gérés. Piqué sauve d'ailleurs les siens après un bon centre de Viudez. Infranchissable lors de la demi-finale face à Sanfrecce Hiroshima, Barovero réalise un arrêt exceptionnel sur la première tentative de Leo Messi. Dès la vingtième minute, le pressing de River se fait moins intense. Tout le contraire des chants des supporters des Millonarios, omniprésents lors de ce Mondial des clubs. Coincé entre Piqué et Mascherano, Alario touche très peu de ballons. Côté adverse, c'est Dani Alves qui déclenche une seconde frappe qui inquiète le gardien argentin. Viudez, titularisé à la place de Mayada, met en difficulté la défense catalane. Alario apparaît enfin et fait plonger Bravo pour la première fois du match. Finalement, la défense de River va craquer à la trente-sixième minute. Messi ouvre le score et sort son équipe d'un piège. Un but magnifique, mais entaché d'un contrôle de la main, et d'une faute au départ de l'action. Après l'ouverture du score, les hommes de Luis Enrique accentuent leur domination. Et retourneront au vestiaire avec un avantage plutôt polémique. Suárez plante son doublé Au retour des vestiaires, Gallardo bouge ses pions. Lucho González et Pity Martínez entrent contre Ponzio et Mora. Une habitude pour le Muñeco, qui n'hésite jamais à changer ses plans lorsque son équipe perd. Mais ça ne change rien. Luis Suárez punit la perte de balle de Sánchez. Sur une ouverture lumineuse de Busquets, l'attaquant uruguayen offre un avantage plus conséquent, et cette fois mérité aux vainqueurs de la dernière Ligue des champions. La suite du match est un long fleuve tranquille pour le Barça. Messi manque de marquer le troisième but, après un sauvetage de Maidana. Les Espagnols déroulent et Barovero doit encore sortir des parades de patron pour éviter le naufrage des siens. Une domination qui énerve les joueurs de la Banda, qui multiplient les fautes violentes. Et ce qui devait arriver... Luis Suárez marque le troisème but de la rencontre de la tête, après une passe décisive de Neymar. Match plié et mission accomplie pour le Barça. Les changements de Gallardo n'auront pas été efficaces cette fois-ci. Dans les tribunes du stade de Yokohama, ce sont toujours les supporters incroyables de River qu'on entend. Le plan de Gallardo aura tenu à peine une mi-temps. Alario se procure une unique occasion de la tête à un quart d'heure de la fin. Mais Claudio Bravo calme les ardeurs de l'attaquant de River. Idem pour Martínez, qui voit le gardien chilien détourner sa frappe sur le poteau. Luis Enrique se permet même de faire profiter Vermaelen et Mathieu, qui entrent en jeu en fin de match. Intouchable, le Barça remporte un troisième Mondial des Clubs depuis 2000 et l'intronisation de ce nouveau format. De River Plate, on retiendra ses exceptionnels supporters qui auront fait plus de 18 000 kilomètres pour assister à ce Mondial et retourner au Japon. Mais sur le terrain, Messi et les siens étaient au-dessus. Un titre totalement mérité.