«Il est temps pour nous de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et les prendre sérieusement et en toute responsabilité», a affirmée le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Le ministre s'est entretenu mardi à Paris avec le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini. Rapporté par l'APS, M. Zitouni a ajouté que la réaction de la partie française a été «positive». «Aujourd'hui, une forte volonté des deux pays, dans le cadre du traité d'amitié signé par les deux chefs d'Etat en décembre 2012, pour régler toutes questions restées en suspens existe. La France et l'Algérie doivent se baser sur la question de la mémoire, par le biais d'une lecture responsable, pour construire l'avenir des générations actuelles et prochaines et au profit des deux peuples et des deux pays», a souligné M. Zitouni. Il précise que «ma visite s'inscrit dans le cadre de l'instauration de la confiance entre les deux pays. Vous savez tous que les relations algéro-françaises connaissent un développement visible et sensible dans les domaines politique, économique, industriel, commercial et culturel. Il ne restait cependant que la question de mémoire qui pourrait nuire à l'image des solides relations entre les deux pays». A propos des sujets traités, Tayeb Zitouni a indiqué qu'il a évoqué avec le secrétaire d'Etat français tous les dossiers inscrits au programme de sa visite, notamment ceux liés aux archives, aux disparus durant la guerre de Libération et aux essais nucléaires français au sud algérien durant la colonisation. De son côté, Jean-Marc Todeschini a affirmé qu'il était «temps de mettre nos actes et nos gestes dans les paroles des deux chefs d'Etat qui demandaient à ce que les mémoires douloureuses des deux pays soient apaisées, Jamais un ministre des Moudjahidine algérien n'est venu en France dans une visite officielle. Tayeb Zitouni a déclaré : «Je suis porteur d'un message clair aux Français pour leur exprimer la volonté de l'Algérie de consolider les relations entre les deux pays pour qu'elles soient bénéfiques pour les peuples.» Concernant la question des archives, le ministre algérien a annoncé que les deux parties se sont entendues pour que la question des archives soit abordée dans le cadre de la prochaine réunion de la commission inter-gouvernementale de haut niveau (CIHN), qui se tiendra au mois de mars à Alger. On note aussi la mise en place prochaine d'une commission mixte, qui devra se réunir le 11 février prochain, pour étudier la question des disparus. Le troisième dossier concerne les essais nucléaires ; Tayeb Zitouni a indiqué que la commission chargée de ce dossier devra aborder l'indemnisation des victimes, sans oublier l'aspect environnemental.