«Les autorités algériennes et tunisiennes devraient procéder à des manœuvres dans le cadre de l'engagement des deux pays à mettre en commun leurs forces militaires aériennes au plus tard dans une semaine», a révélé une source confidentielle. Ces manœuvres ont pour objectif de faire face à d'éventuelles menaces de Daech, selon une source sécuritaire algérienne. Notre source qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat a affirmé que «les entraînements porteront également sur la coordination entre les forces aériennes dans les deux pays pour faire face à une éventuelle menace terrestre de Daech en Libye». Il est vrai que ces entraînements mixtes s'inscrivent dans le cadre de la coopération militaire et sécuritaire entre les deux pays ainsi que dans le cadre de l'engagement des deux pays à respecter l'initiative de défense des pays du bassin occidental de la Méditerranée (groupe 5+5). Sa date de lancement tombe à pic avec l'intervention militaire étrangère en Libye qui pourrait survenir dans les prochains jours. Ces manœuvres s'effectueront au point dit triangulaire situé entre les frontières algéro-tunisiennes et tuniso-libyennes (sud). Il faut dire que Daech qui constituait une menace à l'intérieur de la Libye est devenu un spectre pour l'ensemble de la région du Maghreb. C'est justement pour cette raison que l'Algérie presse le pas pour aider la Tunisie en vue d'empêcher cette organisation terroriste sanguinaire de menacer ce pays. Quand bien même ces manœuvres tombent également à pic avec la fin des travaux du mur érigé par la Tunisie sur une distance de 200 km aux frontières avec la Libye. Samedi dernier, le gouvernement tunisien a annoncé avoir mis fin à la construction «d'un système d'obstacle» à la frontière avec la Libye. Farhat Horchani, ministre tunisien de la Défense qui a effectué une visite aux frontières, a déclaré aux journalistes que «le travail (...) est achevé. La Tunisie est capable de lutter contre le terrorisme d'une manière active et efficace». La Tunisie veut couper tous contacts avec ce voisin qui semble devenir un ghetto des terroristes. Sous les yeux de Farhat Horchani, ministre tunisien de la Défense, les militaires effectuent une simulation d'infiltration dans la zone tampon : un 4x4, avec deux personnes à son bord, tente d'entrer sur le territoire tunisien depuis la Libye. Trois voitures de l'armée et un hélicoptère neutralisent rapidement les belligérants. Au loin, un troupeau de dromadaires reste impassible face à ces actions troublant le calme de l'étendue désertique. La visite de Horchani marquait ainsi la fin de la construction de la première partie du système d'obstacles mesurant 196 kilomètres de long. Située à 2 kilomètres de la véritable frontière, ce «système d'obstacles», qui s'étend sur près de 200 kilomètres, les autorités tunisiennes réfutant le terme de «mur de séparation», est notamment constitué de monticules de sable et de tranchées d'eau, respectivement de plusieurs mètres de haut et de large. Farhat Horchani a précisé que ce dispositif devait encore être équipé de matériels électroniques avec le soutien «de deux pays amis, l'Allemagne et les Etats-Unis». Mais il a d'ores et déjà «prouvé son efficacité», a-t-il relevé. Nous avons plusieurs fois arrêté des véhicules et des personnes qui essayaient de faire de la contrebande, surtout d'armes.»