Une dizaine d'années après sa création, Algérie Télécom, société par actions, continue, succès après succès, à asseoir sa position sur le marché des télécommunications. «Depuis deux ans, on a réalisé un saut qualitatif en matière de développement, mais si on veut accélérer l'investissement et concrétiser le plan d'action, on a besoin de financement extérieur», a déclaré, hier à Alger, le PDG d'Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, confirmant que «la privatisation n'est pas à l'ordre du jour». Invité aux débats du Forum des chefs d'entreprises, le PDG d'Algérie Télécom a été honnête en parlant de la réalité de son entreprise, qui, dit-il, «n'est pas touchée par la chute des prix du pétrole», mais s'apprête à réaliser un emprunt auprès de banques publiques nationales pour accélérer le financement de ses investissements. Azouaou Mehmel a ajouté que cette action est tout à fait normale pour une entreprise qui veut se développer sur le marché. Parlant de la conjoncture économique actuelle, le PDG d'Algérie Télécom a confirmé que son entreprise n'a pas l'intention d'augmenter les tarifs d'internet, ajoutant qu'il n'y aura pas de baisse de prix également. A ce sujet, l'orateur a estimé qu'il faut que «le client ressent les efforts que fournit l'entreprise». Sur le plan technique, Azouaou Mehmel a évoqué les dysfonctionnements qui existent toujours dans les services de son entreprise. Il a, par ailleurs, confirmé que le plan d'investissement en 2016 sera focalisé sur l'assainissement et la modernisation du réseau d'accès. Il est justifié par l'énorme déficit en infrastructures réseau que l'Algérie doit résorber. A noter que 70 000 km de câbles en fibre optique ont été posés avec une cadence de 10 000 km par an pour un prix moyen qui atteint 2 à 3 millions de dinars au kilomètre et peut atteindre jusqu'à 4 millions de dinars dans le sud du pays. Le même responsable, avouant que son entreprise est le seul choix pour les clients algériens, a confirmé que le slogan de son groupe qui était «Le bon choix», a été changé par «Toujours plus proche», pour marquer une nouvelle vision et rapprocher les clients à travers le territoire national. Algérie Télécom a été créée sous la forme juridique d'une société par actions (SPA) opérant sur le marché des réseaux et services de communications électroniques. Sa naissance a été consacrée par la loi 2000/03 du 5 août 2000, relative à la restructuration du secteur des postes et télécommunications, qui sépare notamment les activités postales de celles des télécommunications. Entrée officiellement en activité à partir du 1er janvier 2003, la jeune société se lance dans le monde des technologies de l'information et de la communication. Considérée comme une entreprise stratégique, elle a été parmi les sociétés pointées du doigt lors des débats houleux qui concernaient l'ouverture du capital social au résident national entrée en vigueur dans la loi de finances 2016, qui constitue pour les opposants à cet amendement, un danger pour l'économie nationale. A ce sujet, son PDG, Azouaou Mehmel a affirmé que «cette ouverture n'est pas à l'ordre du jour», soulignant qu'il est un responsable qui n'est pas concerné par cette note, «cela concerne les responsables juridiques», a-t-il noté. Sur un autre onglet, Azouou Mehmel indique que son entreprise envisagerait de développer fortement l'industrie du contenu et service, après avoir réussi la mise en ligne d'une riche bibliothèque numérique qui fournit du contenu et des services aux particuliers mais aussi aux entreprises, en hébergement et conception de sites internet. «Les services à valeur ajoutée vont permettre la mise en place d'une économie numérique que nous n'avons malheureusement pas aujourd'hui en Algérie», a-t-il estimé. En ce qui la réalisation de câbles sous-marins Oran-Valence et Alger-Valence, d'une longueur de près de 550 km, le PDG a précisé que le projet est en cours. A cet effet, le conférencier a annoncé qu'il y'a un programme pour réaliser des projets de mise en place d'unité de production de fibre optique. «Il est temps qu'on produise la fibre optique», a-t-il noté, soulignant qu'une action est lancée avec des partenaires industriels pour ce type de production.