La décision prise par l'Arabie Saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela de geler la production pétrolière à son niveau de janvier a été bien accueillie par les experts algériens. En marge de l'ouverture du 5e symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), l'expert des questions pétrolières et ancien PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, a indiqué que «toute décision de geler une production à un niveau raisonnable, de ne pas augmenter la production et de ne pas, non plus, faire des discounts est la bienvenue et aura tendance à stabiliser les prix». «Cet accord va stabiliser les prix avant qu'ils reprennent progressivement, dans deux à trois mois, à un niveau raisonnable, soit autour de 40 ou 50 dollars, contre les 32-33 dollars actuellement», a-t-il souligné, tout en avançant qu'il serait difficile de retrouver le prix de 100 dollars dans l'immédiat en raison, notamment, de la crise économique et de la surabondance persistante de l'offre. Selon lui, même si les deux géants producteurs de brut (l'Arabie Saoudite et la Russie) décident de geler la production, elles en ont besoin aussi car leur production a atteint son niveau maximum et cela ne servira à rien de produire plus car le marché est complètement saturé et il n'y a même pas de preneurs. Il est à noter que cet accord fait suite aux efforts du Vénézuela soutenue par d'autres pays comme l'Algérie, durement affectés par l'effondrement des cours du brut, ont poussé à une rencontre entre les principaux pays exportateurs mondiaux. Concernant le retour de la production iranienne sur le marché pétrolier mondial, le même responsable a estimé que «l'Iran ne pourra pas aller au-delà de 500 000 barils par jour d'ici la fin de l'année car ses installations nécessitent énormément d'investissements de rénovation, et cela aura un impact direct sur ses capacités de production». De son côté, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a déclaré de son allocution d'ouverture de symposium, que l'Algérie poursuivra ses efforts pour rapprocher les points de vue des producteurs de pétrole membres et non membres de l'Opep, afin de parvenir à une réduction de l'offre en pétrole en vue de redresser les prix. «L'Algérie continuera à œuvrer sans relâche pour rapprocher les points de vue aussi bien au sein de l'Opep que des pays non membres de cette organisation pour aboutir à des solutions consensuelles de réduction de l'offre pétrolière en vue de redresser les prix», a-t-il affirmé. Observant que les prix actuels de pétrole sont déraisonnablement bas, le premier responsable du secteur de l'énergie a prévenu que «les conséquences négatives de cette situation sur les pays exportateurs de pétrole sont connues et accentuent les risques boursiers et financiers».