L'information qui circule depuis mardi 23 février sur la suspension des accords douaniers de libre-échange avec l'Union européenne est «une intox», nous a confirmé hier, le responsable de communication à la direction générale des Douanes algérienne, Talem Yacine, expliquant une mauvaise interprétation de la note de son département dont parlaient les médias. Contacté par nos soins, Talem Yacine nous a confirmé qu'il s'agit des «attestations de franchise considérées comme caduques et sont celles qui portent exclusivement sur les produits repris dans les 2 avis d'ouverture du ministère de Commerce (avis d'ouverture des contingents qualitatifs à l'importation et celui des contingents des produits agricoles et alimentaires». Le même responsable a assuré que l'accord n'a pas été suspendu. Pour sa part, selon le site de presse TSA, le chargé de presse de la représentation de l'UE à Alger a déclaré «n'avoir reçu aucune notification de la part du gouvernement algérien». Selon le magazine Jeune Afrique, les services de la Commission européenne dédiés au commerce extérieur (l'UE est le premier partenaire économique de l'Algérie avec 60% des échanges commerciaux au premier semestre 2014) renvoient à «des rumeurs de presse» qu'ils n'ont pas l'intention de commenter. En effet, le gouvernement algérien tente de faire face à la chute drastique des prix du pétrole qui menace l'économie nationale, en usant de tous les moyens pour émerger une économie hors hydrocarbures. Dans le cadre le loi de finances 2016 entrée en vigueur depuis le début de l'année, la limitation des importations, qui fait partie de ce projet de loi, est une solution pour rationaliser les dépenses et consommer la production nationale. Cette note qui a fait objet d'incompréhension, représente la liste des produits dont le gouvernement veut limiter l'importation, dont les produits alimentaires, agricoles, les véhicules et le béton. Selon l'APS, la facture des importations des véhicules a baissé à 141,16 millions de dollars en janvier 2016 contre 377,88 millions en janvier de l'année 2015, soit un recul de 62,64%. La quantité importée a été quasiment divisée par trois en une année avec 9 309 véhicules importés en janvier dernier contre 27 497 unités sur le même mois de l'année précédente, soit une chute de 66,15% en nombre, précise le Centre national des statistiques des Douanes (Cnis). En ce qui concerne les concessionnaires qui détiennent les plus grosses parts du marché national, il est constaté que la baisse de leurs importations a oscillé entre 29 et 97% en valeur, et entre près de 1 et 98% en termes de quantité. Les plus grosses baisses en valeur et en quantité ont été enregistrées chez les concessionnaires des marques asiatiques et allemandes.