Ce juriste de 45 ans a été pendant «longtemps dans l'ombre de Michel Platini dont il était le secrétaire général à l'UEFA», rappelle Eurosport. Il est entré à l'UEFA en 2000 et était chargé des questions juridiques et commerciales. En 2004, il est nommé directeur des services juridiques. Il est ensuite nommé secrétaire général adjoint puis secrétaire général en 2009. «Son ascension ne surprend pas ceux qui l'ont vu débarquer à Nyon en 2000 comme simple juriste. C'est la première fois qu'il se présente à une élection et il a mis tous les atouts de son côté. La force de frappe de l'UEFA, qui lui a alloué 500 000 francs de budget de campagne et dépêché une vingtaine de lobbyistes à Zurich, n'en est pas la moindre.» Ne disait-il pas que «l'argent de la Fifa doit servir à développer le football et à rien d'autre ? Nous devons redistribuer 25% les revenus de la Fifa aux Fédérations nationales. C'est votre argent, c'est l'argent des fédérations.» Voilà une déclaration qui résonnera d'emblée dans les couloirs des 209 Fédérations de football. Une promesse qui lui collera à la peau durant tout son mandat. Ainsi, le siège de la Fifa accueillera son nouveau locataire pour trois ans. Giani Infantino 45 ans, secrétaire général de l'UEFA, est élu avec 115 voix au second tour de l'élection, devant le cheikh bahreïni Salman Ben Ibrahim Al-Khalifa, président de la Confédération asiatique (88 voix), le prince jordanien Ali Ben Al-Hussein (4) et le Français Jérôme Champagne (0), ce vendredi 26 février à Zurich. L'élu occupera désormais le poste de Joseph Blatter, en place depuis dix-sept ans. G. Infantino aura pour mission de restaurer l'image et la crédibilité de la Fifa, engluée dans la pire crise de son histoire, sur fond de corruption à grande échelle. «Nous allons restaurer l'image de la Fifa», a assuré Gianni Infantino juste après son élection. «Tout le monde doit être fier de la Fifa», a insisté celui qui reste supporter de l'Inter Milan et qui maîtrise parfaitement l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol et l'italien. Il faut être pratique lorsque l'on est à la tête d'une instance qui réunit 209 fédérations venues du monde entier. D'ailleurs, avant l'UEFA, il avait travaillé comme secrétaire général du Centre international d'étude du sport à l'université de Neuchâtel (Suisse), après avoir été conseiller pour diverses instances du football, dont les Ligues espagnole, italienne et suisse. Il promet de faire la différence, de revoir toute la mécanique de cette instance et d'apporter de nouvelles pièces qui feraient fonctionner, comme le souhaite la planète foot. Reste à trouver la meilleure stratégie, plutôt le meilleur produit pour faire effacer les mauvaises empreintes laissées par ceux qui étaient bien intéressés par la monnaie que par l'objectif sportif. C'est la «semaine la plus importante des cent douze ans d'histoire de la Fifa», avait déclaré le natif de Brigue (Suisse). Il y a six mois, personne ne s'attendait à voir le zélé secrétaire général de l'UEFA briguer la fonction suprême. Les réactions se succèdent à l'image du conseiller fédéral Guy Parmelin qui souhaite plein de succès à Gianni Infantino pour les tâches exigeantes qui l'attendent, a-t-il indiqué. Le ministre des Sports espère que les problèmes juridiques de la Fifa seront rapidement résolus, que la transparence sera garantie et que le football retrouve sa place au premier plan. Issa Hayatou, qui a été acclamé par l'assemblée pour avoir assuré l'intérim dans la période la plus troublée de l'histoire de la Fifa, met fin au congrès extraordinaire. Le prochain sera assuré par le neuvième président de la Fifa, Gianni Infantino. Notons que l'Italo-Valaisan n'est pas élu pour quatre ans mais seulement trois (2016-2019). Le gouvernement valaisan et la ville de Brigue félicitent vendredi Gianni Infantino pour son élection à la présidence de la Fifa. «Les semaines à venir seront décisives pour restaurer la confiance et l'image» de l'institution, estime le Conseil d'Etat. «Je suis convaincu que le nouveau président saura relever les défis auxquels il sera confronté», a indiqué à l'ATS le président du gouvernement Jacques Melly. Selon lui, Gianni Infantino possède «les compétences, le professionnalisme, l'expérience et le sens du dialogue pour assumer pleinement les responsabilités d'une tâche lourde mais exaltante». La commune de Brigue, où Gianni Infantino a grandi et suivi sa scolarité, a fait part, vendredi, de sa «grande joie, de sa satisfaction et de sa fierté». En portant le secrétaire général de l'UEFA à ce poste, le congrès de la Fifa a reconnu «ses hautes compétences et son intégrité», a-t-on estimé dans un communiqué. Le conseil communal indique qu'il accueillera officiellement Gianni Infantino. La date n'est pas encore fixée. «Gianni Infantino, l'Italo-Valaisan rappellera son parcours en changeant de langue chaque fois qu'il aborde un aspect de sa vie : ses racines italiennes, le Haut-Valais, la Suisse Romande. Et désormais peut-être, et en anglais, la Fifa, l'heureux élu dira : «Le destin m'a mis sur cette route. Il y a quelques mois, je n'y pensais pas un instant. Mais la Fifa se trouve en mauvaise posture et il ne faut pas se défiler. Je n'ai pas peur et je suis prêt à faire ce qu'il faut pour aider la Fifa et le football.» La page est enfin tournée, elle occupera bien une place dans les archives de la Fifa.