La priorité a toujours été accordée plutôt aux obstacles de toute nature à mettre en place et aux manipulations à entreprendre pour que ne soit jamais construite la passerelle qui mène vers de véritables alternances. Quand on est au pouvoir, il faut y demeurer coûte que coûte. Quand on est dans l'opposition, ce n'est pas pour y demeurer éternellement. Et pourtant, l'impression est que les uns ont vocation à être au pouvoir et les autres à être dans l'opposition. Il y a d'autres clivages. L'islamisme politique est profondément enraciné dans les pays musulmans, son rejet l'est également, et autant profondément. Il s'en suit que l'équation du pouvoir demeure pratiquement «irrésolvable» dans sa dimension «équilibre». Quelles réformes politiques seraient possibles devant les «inconciliations» et d'après ce qui est devenu très apparent, à savoir que le hasard des urnes contribuerait à davantage déséquilibrer les pays arabes du fait que chez ces derniers la «stabilité» connue à ce jour n'est obtenue que par l'emploi des moyens de force dans une logique de gestion répressive ? Il y en a qui parlent de déclin du mouvement islamiste alors qu'il n'existe aucune tradition d'évaluation des rapports d'opinion autant par les urnes toujours manipulées que par les sondages. Ce ne sont pas les rapports d'opinion qui comptent, mais les rapports de force et ceux-ci ne sont pas à mesurer par le nombre, mais par les déterminations. Les équipes qui s'étaient succédé au pouvoir dans les pays arabes n'avaient pas eu le souci de transformations juridico-politiques qui inscrivent le processus des mutations politiques et sociales dans la perspective de réduction des espaces d'inconciliations.