Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont elle était, hier matin, l'invitée de la rédaction, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a lancé deux mises en garde destinées respectivement aux élèves des classes terminales, candidats à l'examen du baccalauréat, qui sont tentés de sécher les cours, voire carrément abandonner le lycée pour se consacrer aux révisions dans des cours privés, et aux candidats, le jour de l'épreuve, qui s'aviseraient à entrer en classe d'examen avec leur téléphone portable. Pour les premiers, les «absentéistes», après convocation des parents et trois mises en demeure, si l'élève ne rejoint pas sa classe, il est radié des effectifs du lycée et non seulement ne pourra pas passer l'examen du bac mais sera obligé de refaire l'année. D'après la ministre, ce sont surtout les redoublants qui désertent la classe pour réviser dans des cours privés. Elle rappelle que le baccalauréat sanctionne l'année entière avec ses trois trimestres de cours que le candidat doit suivre sous peine d'être radié. En cas d'absence aux épreuves d'éducation physique, qui font l'objet d'un contrôle continu durant toute l'année scolaire, le candidat aura zéro à cette matière. La ministre relève au passage la recrudescence du phénomène de la dispense de l'éducation physique et sportive, qui est, fait-elle remarquer, une épreuve obligatoire. En fait, ajoute-t-elle, si l'élève est satisfait de la conduite de sa scolarité, il reste en classe, sinon ce sont les cours privés qui constituent l'alternative. Il faut noter, à ce propos, que les cours privés, dits de soutien, se sont renforcés ces dernières années en tant que système parallèle et concurrent du système public de l'éducation nationale. Cela est dû au fait que les performances de l'école publique reste insuffisantes aux yeux des parents qui continuent à débourser de fortes sommes pour préparer leurs enfants aux examens et même aux devoirs et compositions. Concernant les candidats au bac qui entrent en salle d'examen avec leur téléphone portable, ils sont avertis que c'est interdit et que s'ils le font, c'est considéré comme un acte de fraude et sanctionné comme tel. A propos des examens, Nouria Benghabrit confirme que toutes les dispositions sont prises pour leur bon déroulement. L'agenda de la ministre comprend également le concours de recrutement des futurs enseignants, au nombre de 28 084, qui aura lieu en avril. Il s'agit de remplacer les départs à la retraite et de faire face aux besoins liés à l'ouverture la rentrée prochaine de nouveaux établissements : 243 écoles primaires, 107 collèges et 138 lycées. A propos des départs à la retraite, elle observer le phénomène de la retraite anticipée qui touche 12 000 enseignants par an, pour 2 000 départs «ordinaires». L'agenda de la ministre comprend également la préparation, en juillet, de la rentrée 2016-2017, qui verra le début d'application des aménagements apportés à la réforme de l'enseignement : dans les programmes, l'objectif des 36 semaines d'enseignement, le passage de l'examen du bac de cinq à trois jours. Sur ce dernier point, plusieurs options sont envisagées et le projet sera soumis au gouvernement en mai.