L'annonce était très attendue par les éleveurs ovins des régions steppiques et sub-sahariennes. Sid Ahmed Ferroukhi l'a faite avec beaucoup de conviction. Ce n'est pas tout, d'autres décisions sous formes de propositions ont été faites lors du regroupement des éleveurs ovin, caprin et camelin des 28 wilayas de la steppe et du Sahara. Ces derniers en avaient marre des maires indélicats qui faisaient la pluie et le beau temps avec les autorisations de pâturage. Ils en ont marre de voir les parcours de pâturage se réduire voire disparaître de par des occupations illicites par des «investisseurs autorisés par des maires incrédules, sur la base de simples décisions au niveau local». Ils ont eu pour ce qu'ils voulaient 7 millions d'hectares qui seront soit mis en défens ou plantés lors d'une opération qui durera jusqu'en 2018/19 sous le thème : récupération des terres nourricières. L'Etat accompagnera et encouragera les éleveurs qui se spécialiseront dans la sauvegarde et la pérennisation des races locales. Il leur désignera des parcours en rapport avec le label et l'indication géographique. Les ovins d'Algérie sont assez particuliers et peuvent être considérés en tant que races rares pour le reste du monde. Le mouton d'Algérie existe depuis la nuit des temps. Des cinq races spécifiques, il n'en reste que quatre : la race «Rembi », la race «Ouled Djellal», la race «Taadmit» et la race «Deghma» (Hamra). Quant à la race «Tazegzaw» (ezerga), mouton des montagnes du Djurdjura et des djebels Babors, qui a failli s'éteindre si ce n'est les efforts de l'Etat à travers l'Inraa. Cette race récupèrera, dans l'avenir une place d'honneur parmi les races du cheptel algérien. On note avec satisfaction l'émergence d'un peuplement qui tend vers son classement en tant que race el Baidha ou Djelfaouia (les béliers cornés) très prisés pour le rite du sacrifice de l'Aïd El-Adha. Les ovins d'Algérie sont les seuls à mettre bas deux fois par an des gémeaux soit quatre agneaux en un an. Le cheptel lors des années fastes peut se multiplier par cinq. La répartition des espaces d'évolution des cheptels ovins s'étale généralement dans les zones steppiques et sur celles du Grand sud, ce qui constitue pour les populations de ces régions, la principale source de revenus et ce, depuis plusieurs siècles. L'élevage pastoral représente 42% de la valeur ajoutée de tout le secteur agricole, permettant ainsi d'assurer le maintien des emplois et des revenus. Ils sont plus de 85% des neuf millions habitants de la Steppe qui vivent directement ou indirectement de l'activité agro-pastorale. Le nouveau code pastoral doit être donc revu et largement débattu au sein de la profession avant qu'il ne soit adopté par les hautes instances. Il doit élaguer les dispositions qui ne sont plus adaptées et qui sont à la base des situations compliquées. Normalement, ce sont les commissariats régionaux avec la Fédération des éleveurs et de l'élevage qui attribueront les autorisations de pacage aux éleveurs et les recettes seront versées aux receveurs des communes concernées.